Malgré la dream team l’entourant à l’occasion de son premier album ("Sign Of Angels" - 2010), la belle Norvégienne nous avait laissés sur notre faim avec un recueil de titres trop policés et trop prévisibles malgré d’évidentes qualités instrumentales et de production. Loin de se décourager, la diva scandinave nous revient un an après avec ce "The Storm" pris en main par Daniel Flores (Murder Of My Sweet, Xorigin,…) qui, non content de s’occuper de produire l’opus, y joue également de la basse, des claviers et de la batterie. Il a également emmené avec lui son fidèle guitariste, Daniel Palmqvist, pour un petit solo ("Two Hearts"), et s’est entouré de nombreux compositeurs et musiciens de renom parmi lesquels nous retrouvons, entre autres, Robert Sall (Work Of Art), Chris Laney, Soren Kronqvist (Crash The System) ou Magnus Karlsson (Place Vendome).
Si la démarche semble la même, à savoir une brochette de pointures du milieu autour d’une chanteuse à la voix et à la plastique avantageuses, le résultat se veut plus Pop que sur "Sign Of Angels" qui n’était déjà pas particulièrement violent. Du coup, on pense souvent à ces chanteuses nord-américaines telles que Shania Twain ou Faith Hill qui squattent les ondes FM avec une Pop FM de qualité mais souvent formatée ("Take A Stand"). Pour le reste, l’analyse reste la même que pour le précédent opus, à savoir que la plupart des titres ont un potentiel de hit FM en puissance, mais que l’ensemble est trop lisse pour réellement retenir l’attention.
Nous noterons cependant la jolie ballade "Invicible", le plus ambitieux "Black Clouds" et ses 6 minutes et quelques au compteur, ou l’Aor un brin accrocheur de "Please Hold On" et "Gonna Stand By You". Pour le reste, il n’y a pas de quoi s’exaspérer ni se précipiter vers la touche STOP, mais l’on a du mal à s’enthousiasmer pour certains refrains lénifiants ("You’re Making Me") ou carrément too much ("We’re On Fire"), ou pour la ballade "Too Late For Love" hyper prévisible, sans pour autant qu’un seul titre ne fasse hérisser le poil, que cela soit de plaisir ou de désagrément. L’ensemble est bien interprété et aura peut-être l’intérêt d’amener quelques amateurs de douceurs FM vers des contrées musicales un peu plus musclées.
Malgré tout, il n’y a rien de bien nouveau par rapport à "Sign Of Angels". Ni mauvais, ni désagréable, "The Storm" passe tel une douceur sucrée dont le goût disparait rapidement de la bouche et de la mémoire. Les qualités sont visibles, mais elles sont étouffées par une volonté trop prégnante de toucher à tout prix au succès commercial. Souhaitons que Issa élimine les quelques passages encore trop maniérés de son chant et qu’avec son entourage, elle se décide à se lâcher réellement pour que nous puissions enfin voir de quoi elle est capable. Pour l’instant, tout ceci est bien trop aseptisé pour que nous nous attardions.