À la base, le Power Metal serait plutôt un courant germanique initié par Helloween et ensuite Gamma Ray, dans le sillage desquels de nombreux groupes nordiques se sont engouffrés. Neonfly nous vient lui tout simplement des îles anglo-saxonnes, mais pas de complexe à avoir pour autant, il fut un temps ou la majorité des groupes métalliques étaient de même origine!
"Outshine The Sun" est le premier album pour ce groupe formé en 2008. Il s’était fait remarquer rapidement grâce à un EP demo de 5 titres sorti en 2009 sur lequel Tony Mills (ex-SHY, ex-Serpentine, TNT, ...) assurait quelques vocaux et dont 4 titres sont repris ici. La parenté vocale entre Willy Norton, le nouveau chanteur de Neonfly, et l’ex-chanteur de Shy est d’ailleurs étonnante, tellement ils sont tous deux à l’aise dans le même registre risqué.
La parenté musicale avec SHY ne se limite d’ailleurs pas à l’aspect vocal, puisque l’on retrouve chez Neonfly la même recherche de la mélodie et du riff qui tuent, comme sur "The Revenant" ou encore "The Enemy", un mid-tempo varié et trempé de riffs juteux. Car si le groupe fait parfois dans l’instantané avec cette approche hyper accrocheuse, beaucoup de titres n’hésitent pas à varier leur propos et évitent l’écueil de la lassitude. Par exemple, "Reality Shift" parti sur un rythme très agressif, se pose quelques instants sur des sonorités de cordes, un solo de guitare langoureux et une voix plus grave pour repartir de plus belle en finale.
L’excellent "Ship With No Sails" intègre même des éléments progressifs aussi bien au niveau de la construction, que dans l'utilisation des instruments (guitare acoustique, sonorités de claviers diverses, bruitages, ...). Norton s'en donne également à cœur joie sans négliger d'y insuffler ce qu'il faut d'émotion. Ces variations inattendues ne sont jamais gratuites et interviennent pour soutenir une ligne mélodique variée et sans faille ; un des meilleurs titres de 2011 !
Neonfly peut aussi se faire plus simple et direct comme sur "Broken Wings", le titre d’entrée qui balance simplement la sauce sans trop de fioritures en se vautrant même dans les poncifs vocaux du genre "stand up and fight" et consorts. Mais dans l’ensemble, chaque titre apporte une petite touche personnelle qui fait la différence avec la masse des sorties se référant à cette catégorie musicale. Parmi les titres à écouter en priorité, il faut absolument souligner "The Ornament", un instrumental qui démontre, à l’abri des prouesses vocales de Norton, toutes les qualités du combo ! Sur l'ensemble de l'album, chaque instrumentiste est d'ailleurs bien mis à contribution même si le guitariste fondateur Frederick Thunder se taille la part du lion avec Willy Norton.
Dans un ensemble orienté métal bien pêchu, il n’y a finalement qu’un seul titre un peu faible, et c’est hélas celui qui clôture l’album : "I Think I Saw A UFO". Une mélodie simpliste et répétitive sur un fond trop basique qui fait trop musique de potache dans un ensemble plutôt classieux pour ne pas dénoter. Dommage car le titre précédent, "The Messenger", aux accents symphoniques, aurait fermé ce premier chapitre de leur carrière de fort belle manière.
Naviguant avec élégance entre Shy, Stryper ou encore Sonata Artica, Neonfly se place d’emblée parmi les meilleurs du genre. Comme les échos de ses prestations sur scène au Bloodstock 2010 semblent également positives, il reste donc à confirmer leur talent rapidement avec un second opus qui risque d’être décisif.