Suite de notre grand feuilleton Kansas, ou “Les aventures de Kerry (Livgren) et Steve (Walsh)” ! Après les épisodes “Kerry et Steve travaillent ensemble dans l’enthousiasme”, “Kerry et Steve se brouillent”, “Kerry continue tout seul”, “Steve reprend l’affaire”, voici “Le retour de Kerry parmi tous ses amis”, avec la parution en 2000 de l’album “Somewhere To Elsewhere”.
Pour les fans historiques du groupe, l'album apporte une grande nouvelle : la reformation du line-up originel (même si Dave Hope n’est présent que sur deux des titres présentés ici). Par contre, Steve Walsh, bien que crédité sur toutes les chansons (moins une, avec ‘Look At The Time’, unique prestation de Billy Greer au micro), ne tient pas les claviers et n’a aucunement participé à l’écriture de l’album - raison officielle : trop occupé par la réalisation de son album solo “Glossolalia”, paru la même année.
Kerry Livgren est donc aux commandes, avec une volonté évidente de faire revivre l’esprit du Kansas des années 1974-80. Et le résultat est là : pour la première fois depuis longtemps (“Audio-Visions”, soit 20 années !), Kansas fait du Kansas ! L’album est bourré de clins d’œil à la période d’or du combo américain, dès le titre d’ouverture, intitulé ‘Icarus II’ en référence à un morceau de “Masque”, mais aussi tout au long de l’album, avec de larges réminiscences de ‘Cheyenne Anthem’ (“Leftoverture”) dans ‘Distant Vision’, ou de ‘Magnum Opus’ (“Leftoverture”) et de ‘Song For America’ dans ‘When The World Was Young’, ou encore de ‘People Of The South Wind’ (“Monolith”) dans ‘Myriad’.
“Somewhere To Elsewhere” ne possède quand même pas le souffle des grands albums de Kansas: peut-être le manque d’implication de Steve Walsh dans les compositions se fait-il sentir... Celui-ci n’a par ailleurs plus la même qualité vocale qu’auparavant : le magnifique chant clair qui faisait toute sa particularité a pris un ton plus rauque, les montées dans les aigus se font plus ardues et il a souvent recours au vibrato. Il garde cependant une belle présence, tout au service des compositions, qui révèlent de jolies trouvailles : ‘Icarus II’, ‘The Coming Day’, ‘Myriad’ et ‘Distant Vision’ sont des titres très honorables dans la discographie de Kansas, très progressifs, avec leur touche typique de violon.
Ne boudons donc pas notre plaisir : “Somewhere To Elsewhere” est un beau chant du cygne qui renoue avec les grandes heures d’un combo qui a marqué de son empreinte la fin des seventies. Rares sont les groupes qui peuvent se vanter de réussir leur come-back pour leur trentième anniversaire !