Enfoncer le clou, tel semble être le mot d'ordre de Manowar en cette fin d'année 1984. Enfoncer le clou car "Sign Of The Hammer", 4ème album des américains, voit le jour en Octobre 1984, soit à peine 3 mois après un "Hail To England" qui les avait définitivement propulsé comme héros du heavy-métal épique et guerrier. Poursuivant sur leur lancée et bien décidés à ne pas faire de quartiers, la bande de Joey De Maio est déjà de retour avec un nouvel album dans la droite lignée de son prédécesseur, juste un peu plus long avec 8 titres pour 40 minutes.
Et ce "Sign Of The Hammer" va achever de convaincre les réticents: Manowar est là pour durer et a un talent inouï pour pondre des hymnes épiques métalliques et des grands titres de heavy-rock mélodique. Ainsi, cet album est un peu le jumeau de "Hail To England", aussi réussi et jouissif, certains diront exagéré et sans finesse, mais ainsi est Manowar, jeune et mordant, sans limites et sans prise de tête, parfaite image du Heavy Métal dans toute sa splendeur et sa classe.
Malgré le temps record de composition, il n'y a pas grand-chose à jeter dans ce disque. Il y a des hymnes, le splendide morceau éponyme pour commencer. "Sign Of The Hammer" reste un immense titre de la scène heavy métallique avec son intro à la basse, son riff énorme et son refrain guerrier monumental fait pour être hurlé en concert. Ensuite, il y a "Thor (The Powerhead)", tuerie épique d'une rare majesté et qui voit un Eric Adams impérial au chant, variant avec une classe monstrueuse, sur la fin du titre il pousse même sa voix dans ses derniers retranchements avec des hurlements qui donneraient des frissons d'angoisse à n'importe quel ennemi.
Mais le reste du disque n'est pas à négliger, bien au contraire. Il y a d'abord ces titres courts et efficace, dans un esprit heavy-rock, que sont "All Men Play On 10" et "Animals" qui font leur effet, la première étant une véritable déclaration d'amour au heavy-métal et la liberté d'en jouer à fond sans se poser de questions. Ensuite, avec "Mountains" et surtout "Guyana (Cult Of The Damned)", on retrouve deux autres grands titres épiques longues durée avec guitares acoustiques, refrains puissants, et superbes ambiances guerrières portés par des riffs énormes. Ross The Boss étant un guitariste remarquable de finesse, trouve un bel équilibre avec la basse tranchante de Joey De Maio. D'ailleurs ce dernier, en patron, se fait plaisir avec "Thunderpick", instrumental à la basse parfaitement exécuté et d'une rare pureté et excellente introduction à "Guyana".
"Sign Of The Hammer" est clairement un grand disque de la part d'un grand groupe qui frappe de plus en fort au sein de la communauté métallique mondiale. Il est indispensable dans toute discothèque heavy qui se respecte tant il fait clairement partie de l'histoire du genre. En attendant, il est un pas de plus de la part de Manowar vers la reconnaissance et le succès, les guerriers du métal semblant de pas rencontrer de résistance.