Un an après un "Rock’N’Roll Forever" qui, sans révolutionner le monde du rock, avait au moins apporté un sympathique vent de fraicheur, l’ami James Kottak est de retour avec son groupe pour un nouvel opus intitulé "Attack". Quoi de neuf dans le néo-punk de l’hyperactif batteur de Scorpions ? Musicalement, pas grand-chose, mais nous y reviendrons plus tard, car c’est bien dans la vie du sympathique grand blond tatoué qu’il faut chercher les bouleversements expliquant la rage que l’on devine aisément au travers de titres peu respectueux de la gente féminine. En effet, Athéna, petite sœur de Tommy Lee (Mötley Crüe), batteuse de Kottak et épouse de James, a mis les voiles, abandonnant le groupe sur scène et son leader dans la vie. Mais si l’homme semble refuser l’idée de vieillir, il n’est pas non plus du genre à se laisser abattre et il a donc décidé de faire face et de se servir de sa musique comme d’un exutoire.
Voilà qui donne à ce "Attack" un préjugé favorable en raison de toute la sympathie que déclenche le bonhomme, et il est vrai que ces 10 titres pour à peine plus de 30 minutes ne manquent pas d’énergie et de fraicheur. La plupart des refrains sont hyper accrocheurs, les mélodies simples et directes et l’énergie communicative. Difficile de ne pas s’imaginer autour des skate-park californiens avec une bande-son au sein de laquelle nous retrouverions les Green Day, Sum 41, Offspring et autres leaders de la vague néo-punk du début des années 2000. Que ce soit la fraicheur de "Teenage Kix", un "Scandalous" catchy, la ballade mid-tempo et semi-acoustique "Sexy Motherfucker" au refrain imparable, le jeu de mot du direct "Perfect Defects", les raisons de se laisser porter par Kottak et de cautionner sa colère envers le sexe dit faible ne manquent pas.
Oui mais voilà, James a 49 balais et il serait temps qu’il grandisse un peu, car ce qui fait bien rigoler lorsque cela vient de pré-pubères laisse un peu pantois lorsque c’est éructé par un homme de cette expérience. Du coup, les crazy bitch de "Scandalous", les baisons dans tous les coins de "Let’s Do It Tonite" et les I want to kill you de "Bang Bang Baby" laissent rapidement dubitatif. Ajoutez à cela une baisse d’intensité en deuxième partie d’album qui ne s’explique pas uniquement par le côté répétitif d’un style simpliste, et la reprise du "Time To Say Goodbye" de l’album précédent, trahissant les limites vocales d’un James utilisant ce titre à toutes les sauces (départ d’Athéna, fin de Scorpions, décès de Ronnie James Dio ou de Jani Lane, fin de concert…) et vous vous retrouvez avec un bilan qui se plombe rapidement.
Pas de quoi gâcher les qualités du début d’album, ni handicaper la bonne humeur générale de façon rédhibitoire, mais même si l’on passe un bon moment, ce "Attack" fini par se digérer un peu trop rapidement pour marquer l’histoire du style. Espérons cependant que cet opus aura au moins permis à James de se vider de ses rancœurs et qu’il nous proposera quelque chose d’un peu plus consistant la prochaine fois.