Après un Necropolis absolument catastrophique, la légende Vader était plus qu’attendue. Leur prestation au Hellfest 2011 ayant été tout bonnement exceptionnelle, le groupe avait confirmé les espoirs de toute une famille vouée corps et âmes à Vader. C’est donc flanqué d’un énième nouveau line-up que le charismatique Piotr Wiwczarek (prononcer Wiwczarek), leader incontesté du combo polonais, nous revient avec un excellent album ! En effet, le Dave Mustaine du death-metal est un homme de goût. Ce n’est pas compliqué, il ne prend que le meilleur, et ce, depuis plus de 25 ans. On ne s’étonnera donc pas de voir derrière le chanteur/guitariste des musiciens de grande valeur pour compagnons d’armes. De ce combo alléchant de musicos tous plus doués les uns que les autres, naît un assaut dont le titre est un clin d’œil à une démo parue en 1990, Morbid Reich.
Musicalement, Vader tient plus de la formule mathématique rabâchée que de la musique proprement dit. Vader reste Vader. Avec cet essai, le groupe ne mise en aucun cas sur un quelconque ravalement de façade. Mais ne reprochons pas aux polonais leur manque d’innovation. Ce disque, ce n’est que du bonheur, un appel aux nuques déboitées et aux pogos endiablés. Le groove est inimitable, les solis, quoi qu’inhabituels mais ne reniant pas l’esprit de Vader, sont tout simplement dignes d’une infime poignée de « gratteux ». Enfin, l’ami Peter reste, même à 45 balais passés, d’une taille titanesque, tant par la voix que par un jeu de six-corde d’une rare fraîcheur.
Comme cité plus haut, Vader n’innove pas ici. Le groupe ne fait que remettre au goût du jour ses bonnes vielles recettes souvent imitées, rarement égalées. C’est donc bel et bien un véritable rouleau compresseur survolé de riffs tour à tour thrashy (Come and See My Sacrifice) et death metal classique (l’angoissant I Had A Dream) auquel nous sommes confrontés.
En résumé, Vader a fait plus que remonter la barre suite à l’échec cuisant de Necropolis. Le groupe de Peter prouve que, malgré un 30ème anniversaire qui arrivera prochainement, il a encore de longues et belles années d’existence devant lui ! Un collègue évoquait Welcome To The Morbid Reich en ces termes : «Il est plutôt très bon ce Vader même s'il ne casse pas trois pattes à un canard. De toute façon Vader jouant autre chose que du Vader, ce ne serait plus du Vader ! ». Au final, n’est ce pas tout ce que l’on demande aux polonais ?