A Silent Noise est le groupe d’un seul homme, italien de naissance, Libero Volpe. Pianiste au conservatoire de Rome notre homme s'est ensuite découvert une passion pour la musique électronique et s'est adonné aux joies de l'écriture et de l'ingénierie sonore pour le groupe d’électro-goth Infieri et a consacré une autre partie de son temps à un projet de musique planante Diasya. Seul au commande de ce "nouveau" groupe, il a déjà commis une démo en 2007 aujourd’hui épuisée : "The Secret Space".
Si majoritairement instrumental, le propos de "Airwalking" est donc ancré dans la musique électronique, la basse et la guitare électrique interviennent cependant régulièrement (notamment dans le pesant "Imaginary Landscapes") ainsi qu’une voix féminine sous forme d’incantations orientales sur la suite "Komische Flug Theme". Cette dernière composition, et particulièrement la deuxième partie, est d’ailleurs le sommet de cette galette comme une sorte de mix entre les plus calmes Front 242 (maîtres de l’electronic body music belge des années 90) et notre français national Jean-Michel Jarre, le calme break central cachant le solo final de six cordes.
"Imaginary Landscapes" voit aussi l’intervention au chant de Libero mais, à l’image de Shamall, ce n’est pas la force principale de son géniteur. La basse ronflante est présente sur "A Day In The Land Of Wind" et "Sola Luce" qui sont à l'évidence les titres les plus prédisposés à une réussite dans les milieux friands de ce type de musique. La basse booste ces deux compositions et ferait presque oublier le lumineux "On The Wing". "Deep Blue" aurait quant à elle pu faire partie de la bande son du "Grand Bleu" tant l’atmosphère général prôné par Eric Serra colle totalement à l’idée exposée ici.
Finalement, ce disque a les qualités de ses défauts puisque le tout instrumental peine à captiver sur la longueur malgré les bonnes prestations distillées tout au long de l’opus. Ce n’est pas dû au travail très pro de Libero Volpe qui livre ici un disque très intéressant mais il est toujours plus difficile de maintenir l’auditeur captif dans le cadre d’une démarche orientée électronique. Une galette tout de même au dessus du lot de nombre de livraisons que nous pouvons recevoir et qui mérite que l’on s’y attarde pour peu que ce genre musical titille vos sens...