Après une intro des plus classiques, gavées de sirènes et intonations tragiques, 'Wasted Future' ouvre les portes de "Figure It Out". La musique est épique, la rythmique syncopée, les claviers spatiaux et l'ambiance… mille fois entendue. Mais poussons un peu. Le chant arrive, en place, mais il manque de mordant et semble forcer sur l'aspect éraillé. Ce côté poussif et aussi naturel que le conditionnement du jambon en supermarché dessert fortement un ensemble déjà peu original. Un pont symphonique et délicat appelle des powerchords, des notes sifflées et un solo néoclassique. Reprise du refrain et emballé c'est pesé. Pas la meilleure des entrées en matière pour qui cherche quelque chose de frais à se mettre sous la dent.
Fondé en 2003 en Finlande, le groupe sort petit à petit deux demos entre 2004 et 2005, un mini cd en 2006 et un EP en 2008. "Figure It Out" est donc sa première production en format album et fait l'effort de ne reprendre aucun des titres précédemment composé. Ici, tout est neuf ! Le quartet, encore loin de la renommée internationale mise alors beaucoup sur ce premier opus qui avouons le de suite, évite peu de clichés du genre et peine fortement à se détacher un tant soit peu de la masse compacte et toujours grossissante de la production Metal Prog' actuelle. Les riffs, les enchainements, la construction de chaque titre à l’identique avec la formule couplet/refrain/couplet/breaks/refrain/soli/couplet/refrain, les intonations du chant...C'est simple, pour le peu que vous avez déjà écouté du Metal Prog' vous pouvez presque suivre le chanteur et les musiciens en devinant à la second près la moindre inflexion de voix ou coup de médiator. A ce niveau là, c'est grave docteur !
'Bad Beat', plus direct et concis, passe bien mieux le cap d'une première écoute mais ne révolutionne rien non plus. Bien produits (mais cela n'est plus bien difficile aujourd'hui), les titres s'enchainent sans grande surprise. Le riff principal de 'Swimming School' est on ne peut plus bateau et les lignes vocales sont souvent téléphonées comme sur un 'Seeds Of Hate' ou le groupe cherche à nous donner l'impression qu'il peut être vraiment méchant, mais sans y parvenir.
Seul 'Morning Light' possède quelques cassures rythmiques et une pêche qui la sauve d'une impression générale d'uniformité et de répétitions en tout genre. Difficile alors de tenir l'attention jusqu'au titre final pourtant paré de bonnes idées (la rythmique plus lourde, les silences avant chaque reprises, les quelques passages solo). Dommage, c'est un peu tard… Espérons plus d'originalité pour l'effort suivant.