Je lisais récemment l’interview d’Udo Dirkschneider sur Music Waves, qui rappelait justement que sa participation à Accept était plus courte que celle donnée à son groupe actuel U.D.O., et que pourtant dans l’inconscient collectif, il est et resterait considéré comme la voix d’Accept. Il en est de même avec Sebastian Bach, qui après 15 ans loin de Skid Row n’arrive pourtant pas à se détacher de cette référence. Il faut aussi dire que contrairement à Udo, Sebastian s’est fait plutôt discret discographiquement (quelques album solo), multipliant par contre les projets et participations éphémères, musicales (Damnocracy, Gun’s And Roses, ...) ou télévisuelles (Gilmore Girls, Trailer Park Boy, ...).
Pour ce « Kicking & Screaming », Sebastian s’est entouré d’une nouvelle équipe, incluant notamment un guitariste assez intéressant, le tout jeune (21 ans) Nick sterling qui a quasiment participé à toutes les compositions. C’est un des points forts de l’album et un gars à suivre. Il enchaîne aisément soli sympas ("My Own Worst Enemy") et plus agressifs ou tranchants ("One Good Reason").
Deuxième constatation, mais qui en doutait, la voix de Skid Row n’a pas bougé... Peut-être a-t-elle même acquis un grain qui la rend moins nasillarde et plus puissante et mélodieuse. Le style de musique en est pourtant bien éloigné, se confinant, et peut-être encore plus que pour le précédent opus, dans le mainstream métal américain.
Pour le reste si les écoutes successives sont plutôt agréables, l’impression de rencontrer non pas un artiste qui s’exprime mais un produit qui doit se vendre est un peu trop prégnante. L'album propose ainsi une succession de titres calibrés, énergiques, mid-tempos et ballades, certainement pas mauvais, mais qui ne font que trop rarement frissonner l’échine, exception faite de la ballade "Dream Forever", où le Seb nous fait une belle démonstration de ses capacités vocales.
Ceci dit, ne faisons pas la fine bouche et apprécions les envolées mélodiques affirmées comme celles de "My Worst enemy" ou "One Good Reason", titres déjà cités plus haut ce qui est sans doute aussi symptomatique d'un certain manque d'inspiration. De plus, la comparaison avec ses autres comparses chevelus en activité est un peu en sa défaveur. Pas de traces du fun et de la dérision présents sur l’album de reprises de Vince Neil ou dans un créneau encore plus proche, celui de Sixx AM lui tient la dragée haute, notamment au niveau de l’inspiration mélodique.
Un album dont les fans vont se régaler mais qui risque peu d'en attirer de nouveaux. Le charisme de Sébastian Bach sur scène pourrait cependant faire la différence...