On ne change pas une équipe qui gagne ! Partant de cet adage, et après un premier album encensé par la critique et le public, Giant est de retour avec le même line-up et une production à nouveau assurée par Terry Thomas. Il est vrai qu’après le monument représenté par "Last Of The Runaways", il aurait été risqué de revenir 3 ans plus tard avec une formule trop renouvelée. Mais si les ingrédients restent les mêmes, aucune sensation de redite ne pointe à l’horizon, laissant ainsi la possibilité à ce "Time To Burn" d’imposer sa propre identité.
Tout juste pourrons-nous remarquer que le succès de "I’ll See You In My Dreams" a encouragé Dann Huff et sa bande à renouveler l’exercice de la power-ballade bien carrossée avec un "Lost In Paradise" tout aussi réussi, et un "Now Until Forever" plus aérien et un brin larmoyant. Ce titre et la présence de quelques œillades un peu plus appuyées vers un Hard-FM plus Bonjoviesque ("Stay", "I’ll Be There (When It’s Over) ", "Without You") mais toujours de qualité, donne une légère baisse d’intensité qui place "Time To Burn" un léger cran en-dessous de son prédécesseur. En même temps, celui-ci avait placé la barre tellement haute qu’il était difficile de renouveler l’exploit, même si la qualité du nouvel opus reste largement au-dessus de la moyenne.
Le début d’album est d’ailleurs absolument redoutable, enchainant un "Thunder And Lightning" dynamique au refrain cinglant, un "Chained" majestueux, montant en puissance sur plus de 7 minutes, et un "Lay It On The Line" à la fois groovy et puissant avec ses chœurs fédérateurs. Ajoutez à cela un titre éponyme décoiffant et doté d’une véritable démonstration de Dann Huff en solo, et un "Get Used To It" hyper accrocheur, et vous avez une nouvelle collection de perles d’un Hard mélodique accessible sans être racoleur, servi par des musiciens de très haut vol.
Si vous avez encore quelques doutes quant à la qualité de cet opus, posez-vous la question suivante : "comment un groupe de Hard mélodique peut-il être distribué par une major (Sony en l’occurrence) en pleine période de déferlante du grunge ?". N’est-ce pas une preuve de la confiance inspirée par un opus à nouveau incontournable ? Sans aucun doute, et il serait dommage de passer à côté de cette nouvelle offrande d’un groupe alliant technique et mélodie, ainsi que puissance et émotion. Décidemment, Giant mérite bien son nom !