Frontiers se plaît à binômer les talents. Nous sommes en effet habitués, ces dernières années, à nous voir proposer par ce label des associations de musiciens plus ou moins évidentes qui, dans leur grande majorité, donnent naissance à des opus de qualité. En cette fin d'année 2011, il est soumis à notre appétit insatiable de nouveautés mélodiques, un couple musical composé de Michael Eriksen le vocaliste du groupe de Métal Progressif Circus Maximus, et de Torsti Spoof le guitariste du groupe de Métal Mélodique Leverage. La sauce scandinave, qui fleure souvent bon le savoir faire quatre étoiles, prendra-t-elle à nouveau avec cette inédite association dotée d'un présomptueux patronyme ? Il serait préférable qu'il en soit ainsi car, en effet, quand on opte pour celui de The Magnificent, il est préférable de ne pas faire dans le médiocre.
Pour commencer, sachez, amis chimistes en herbe, que lorsqu'on mélange le Métal Progressif avec le Métal Mélodique on obtient un précipité de Hard Rock Mélodique. Voilà qui n'apparaissait pas à la base comme une cinglante évidence. The Magnificent batifole donc dans les mêmes paysages que ses petits amis TNT, Brother Firetribe, Europe et Treat avec visiblement des liens plus fraternels avec les deux derniers gros bras cités, notamment de part la voix du frontman qui dérape parfois vers les intonations de Joey Tempest et les envolées mélodiques qui ramènent fréquemment à Treat. L'esprit des compos est douillettement calé dans les 80's et leur idée directrice basée sur des riffs incisifs posés sur une rythmique efficace et des claviers maîtrisés enrichissant une trame mélodique léchée. Le rendu est propre, net, limpide, puissant, blindé de chœurs majestueux, de soli lumineux et très accrocheur mélodiquement parlant.
L'album ouvre les hostilités avec un brûlot renversant de puissance mélodique ("Holding On To Your Love") et un hit presque commercial bien troussé qui renvoie avec forte insistance à la bande à Joey ("Cheated By Love"). Suivent dans la foulée, entre autres, deux hits FM ("Memories" et "Lost"), une power ballade inspirée qui aurait pu être composée par une association entre Europe et Whitesnake ("Angel"), un "Satin & Lace" (tout un programme…) et un "Bullets", que n'aurait pas renié Treat, qu'il vous plaira à fredonner et une ballade appuyée côté guitares qui laissera des traces ("If It Takes All Night").
Ainsi donc ici, une fois n'est pas forcément coutume, le contenu est au diapason du contenant. La pochette de l'opus manie en effet avec art puissance et luminosité tout autant que le travail proposé par ces scandinaves. De la bien belle ouvrage ma foi, The Magnificent, un combo qui porte bien son nom.