"One Night In Europe" est l'enregistrement du concert donné par Unitopia le 15 octobre 2010 au Boerderij de Zoetermeer (Pays-Bas). Inutile de dire que la première captation live des Australiens était impatiemment attendue, tant les prestations studio ont marqué les amateurs de progressif.
La setlist fait la part belle à "Artificial", dernier album en date, puisque seuls sont omis 'Reflections', 'The Power Of 3' et 'Rule Of 3's'. Le combo a ensuite choisi de favoriser plutôt les gros titres, avec 'More Than A Dream' et 'Justify' de leur premier album, 'Angeliqua', puis l'énorme 'Garden', et en rappel, un titre intimiste (merveilleux 'One Day') et un autre bien pêchu ('Inside The Power'). Un choix extrêmement judicieux qui ne pourra que contenter les fans du groupe avec des versions très proches des originales (trop, diront les pointilleux !).
La prise de son est au-dessus de tout reproche avec un Dolby 5.1 dont le rendu est très proche de la version studio, arrivant à en reproduire toutes les finesses jusqu'aux détails de percussion, shaker et triangle compris ! Les images font appel à la classique alternance plans larges / cadrages serrés sur les solistes, et parviennent à capter tous les moments intéressants : bon point pour le montage ! L'ion de quelques plans de paysages, uniquement pendant les transitions, apporte une petite touche d'ambiance supplémentaire. Côté technique, ce "Night In Europe" est donc une excellente réalisation, qui n'oublie pas d'intégrer le public.
Venons-en à la musique. Ceux qui connaissent Unitopia le savent : leur style est particulièrement complexe, avec de larges plages symphoniques, des séquences intimistes, des moments jazzy, le tout servi par sept musiciens, ce qui est difficile à harmoniser sur scène. Et Unitopia arrive à tenir la distance de la manière la plus remarquable : c'est un groupe qui est scéniquement antispectaculaire, en ce sens que les musiciens ne se perdent pas en vaines gesticulations, mais servent leur musique. Le côté spectaculaire, c'est l'incroyable rendu que le combo arrive à donner au public. La facilité avec laquelle ces gars passent d'un instrument à l'autre, d'un style à l'autre, laisse le spectateur pantois - mention spéciale à Sean Timms, "magicien des claviers" (8 claviers !) ainsi que le nomme son pote Mark. Dans le livret, il est précisé que la prestation a été légèrement retouchée : le son du Hammond, la voix de Sean, enrhumé, une mesure de batterie suite à la perte d'une baguette, quelques paroles dérapées par Mark, bref, d'infimes broutilles dans la somme de travail qui nous est livrée!
Outre le concert, Unitopia nous propose un DVD "bonus". Ce dernier comporte tout d’abord un live en acoustique enregistré dans les studios TV à Limburg, avec Sean Timms au piano, Matt Williams à la guitare acoustique et aux chœurs, Ian Richie à la flûte, et pas de batterie… Sans surprise, les titres à tendance symphonique présentés ('Angeliqua', 'Nothing Lasts Forever'), assez difficiles à transcrire, passent moins bien à l'image que les intimistes 'One Day', 'Reflections', ou de 'More Than A Dream' dans une version raccourcie. Suivent un court documentaire capté lors de la tournée à Beaconsfield (Australie), sans intérêt marquant, puis une interview scoopless, dans laquelle Sean Timms est absent et où seul Mark Trueack prend la parole (VO non sous-titrée). Enfin, bonus dans le bonus, Unitopia nous offre deux titres captés sur scène en Europe que sont l'énorme 'Slow Down', enregistré dans des conditions assez sommaires (voix notamment assez mal restituée) et l'ample 'Great Reward', beaucoup mieux rendu.
A la fin du spectacle, Mark remercie le public : "Vous êtes un public pour la musique !". C'est nous qui vous remercions, Messieurs, vous nous avez donné une preuve supplémentaire de la nécessité de guetter toutes vos apparitions !