Simon dit voici un nouvel album, il dit avec des compositions originales ... * Perdu ! "Siren Songs" que les amateurs du groupe suédois attendaient avec impatience (3 ans depuis "Tardigrade") se révèlerait n'être qu'un "os à ronger" pour aider à faire passer le temps avant un vrai nouvel opus ?
Sur les 10 titres en présence seuls 2 sont des compositions récentes, les autres apparaissant dans certains des projets Collosus tels que le triptyque "The Divine Comedy", The Iliad", "Odyssey The Greatest Tale" ou encore "Kalevala - A Finnish Progressive Rock Epic". A noter que "As The River Runs (Som Floden Flyter)" apparait ici dans sa version suédoise comme sur "Kalevala" alors qu'une version anglaise avait déjà fait l'objet d'une édition dans l'album "Tardigrade".
Le premier chant de la sirène est intitulé "Becomes A Boy" et été composé pour "Inferno", la première partie de "La Divine Comédie". C'est un titre qui n'a rien à envier à ceux présents sur les 'vrais' albums du groupe. On y retrouve tous les ingrédients de l'univers musical de Simon Says, ce bon rock néo-progressif symphonique riche en claviers, débordant de soli de guitare généreux. Plus contestable, la deuxième composition ("The Greatest Gift") a le bon gout d'être courte car, si le fond musical est très symphonique, Mellotron (ou émulation ?) oblige, la voix vocoderisée d'un bout à l'autre est quelque peu lassante.
Pas moins de 5 pièces instrumentales émaillent l'album : "Battles" et "The Final Venture", toutes deux tirés de "The Iliad" et interprétées au seul piano, puis "Frozen Time", "Dreamscape" et "Elohé Sebaot" à peine plus riche en instruments. Heureusement que "Needle's Eyes" et surtout l'épique "Minds Of Mortal Men (Meander Tales)" (parue dans "Odyssey - The Greatest Tale) redonnent un peu de consistance à un opus léger et, de fait, assez décousu. Et encore ... "Minds Of Mortal Men" seul titre vraiment long avec ses 25'39 souffre de l'apport d'un chant féminin dont l'intégration peut paraitre discutable.
Au bilan, "Siren Songs" pourra intéresser les amateurs de Simon Says qui ne possèdent pas les divers projets dans lesquels certains titres sont parus. Mais ce n'est surement pas l'album à conseiller à ceux qui souhaiteraient découvrir le groupe, l'excellent "Tardigrade" fera cent fois mieux l'affaire. L'univers du groupe suédois est ici un peu desservi par le manque de cohérence de l'ensemble qui n'évite le pilori que par la qualité des 3 ou 4 compositions les plus ambitieuses.
* NDLA : "Simon says" est l'équivalent de notre jeu "Jacques a dit".