Davantage que d’autres chapelles métalliques telles que le Doom, le Black ou le Death, le power metal à fortiori lorsque des tubulures progressives le cimentent, ne pardonne pas le manque de moyens et de puissance, écueil dont patissent assez souvent les auto-productions. Sans pouvoir se vanter de posséder le gros son à l’allemande ou à l’américaine, les monégasques de MindDust ne sombrent heureusement pas trop, avec Back Brothers, dans ce piège facheux et impardonnable, et qui l’est plus encore de nos jours où l’amélioration des techniques permettent de gommer, d’effacer nombre de défauts.
Garantie sans OGM, la prise de son aurait certes pu se doter de plus d’ampleur, de profondeur et de dynamisme mais ce premier album n’en souffre pas trop car il a d’autres qualités. A commencer par un chanteur au spectre assez large, galopant d’un registre haut perché purement power metal couillu à la teutonne ("Giant") jusqu’au timbre trempé dans le moule progressif. Qui plus est, MindDust peut compter sur une écriture efficace, qui émaille ce premier essai, qu’une démo il y a quatre ans déjà précédait, de quelques compositions solidement charpentées à défaut d’être totalement mémorables et dont quatre d'entre elles ne sont pas inconnues de ceux qui ont découvert les Monégasques avec Somewhere In Heaven
Une fois expédié une courte intro malheureusement sans grand intérêt, Back Brothers écarte son intimité avec le plutôt réussi titre éponyme, long de plus de sept minutes, dont on regrette juste les oripeaux symphoniques maigrelets. Le meilleur titre du lot, assurément. Plus courts, ses successeurs s’avèrent plus portés sur les atmosphères parfois ("Killing Hope" que zèbre un solo néo-classique réjouissant et "malmsteenien en diable) et plaisants toujours, même s’ils manquent de grands moment et de l’inspiration qui distingue du tout-venant celui qui la possède. Mention bien également à "Old Secret", sorte de power ballade introduit par des lignes acoustiques et qui se pare d’atours qui ne sont pas sans évoquer le Iced Earth version Matt Barlow (le meilleur donc !)et pour "Travellers Of Hell - Andy's March" et sa séduisante entame, pleine de promesse pour la suite d’un parcours semé d’ambiances.
Bien entendu, il serait exagéré de faire de Back Brothers, disque honnête et sympathique s’il en est, une sortie essentielle de cette fin d’année 2011, mais gageons que l’amateur devrait s’y sentir comme à la maison. Reste que MindDust a encore du chemin et des progrès à faire pour concurrencer les ténors européens du genre. Il en a les moyens...