Difficile de ne pas imaginer avoir affaire à un groupe de Heavy Metal en découvrant la pochette de ce premier opus, illustrée d'un cavalier en armure ainsi qu'un nom inspiré d'une certaine Molly, prostituée de son état au XVIIème siècle qui aurait mutilé et décapité plusieurs de ses clients à la hache. Bienvenue dans le club de ceux qui sont tombé dans le piège, puisque Molly Hatchet, mené par un trio de guitaristes formé des 2 fondateurs du groupe, Dave Hlubek et Steve Holland, renforcés par Duane Roland, et doté avec Danny Joe Brown d'un chanteur à la voix grave et rocailleuse et au charisme certain, porte haut l'étendard d'un rock sudiste viril, dynamique et fier de ses origines.
Bien que venant des mêmes territoires que Blackfoot, Molly Hatchet est plutôt à affilier à Lynyrd Skynyrd, défenseurs d'influences à la fois Hard et Boogie Rock. Lancé par un Hell Yeah !, "Bounty Hunter" fouette l'attelage d'une diligence soulevant la poussière des plaines ensoleillées du Sud des Etats-Unis. Telle la cavale de rebelles de la confédération, ce premier album éponyme fait preuve de dynamisme et de détermination à défendre certaines valeurs. A commencer par les traditionnelles cavalcades de guitare pendant lesquelles les 3 despérados défouraillent avec technique et intensité, en particulier à l'occasion d'un "Gator Country" entrant directement dans la légende du genre avec ses plus de 6 minutes irrésistibles.
Quoi que plus mélancolique, la reprise des grands frères du Allman Brothers Band, 'Dreams I'll Never See', vaut également son pesant de caisses de Jack Daniel's dont les bouteilles pourront être vidées lors du final et festif 'Trust Your Old Friend'. Entre temps, les Floridiens auront imposé leur loi à New-York à l'occasion de 'Big Apple', Boogie-Rock au riff léger mais au paroles déterminées affirmant la fierté des Sudistes. Au milieu des grandes chevauchées, Molly Hatchet s'accorde également quelques pauses à l'occasion de Heavy Blues Rock virils sur lesquels la voix de Danny Joe Brown fait merveille ('The Creeper', 'Cheatin' Woman') alors que la production assurée par Tom Werman rend à la fois hommage à chaque interprète.
Voilà un premier épisode d'à peine plus de 36 minutes qui lance avec succès les aventures de ces nouveaux rebelles confédérés. Avec ce premier opus, Molly Hatchet impose son identité avec fierté et semble déjà prêt à entrer dans la légende d'un style musical qui ne pardonne pas le manque de détermination ni d'honnêteté.