Fondé en 1989, Beggars & Thieves, combo de Rock mélodique de Las Vegas, avait remporté le jackpot d'emblée en intéressant le fameux Desmond Child, producteur d'Aerosmith et de Bon Jovi, uniquement avec une première démo de cinq titres. L'album éponyme qui suivit connut un succès d'estime tout à fait notable (entrée dans les charts à la clé) laissant entrevoir des lendemains enchantés. Las, leur second opus "Look What You Create", dont la sortie était prévue en pleine vague Grunge (ce qui compliqua l'affaire), resta dans les cartons pour quelques fumeuses et malchanceuses raisons et ne vit le jour qu'en 1997. Son successeur "The Grey Album" sortit quant à lui deux ans plus tard dans un anonymat quasi total. Commença alors une traversée du désert de douze années jusqu'à l'apparition dans les bacs, et chez Frontiers excusez du peu, de ce "We Are The Brokenhearted" qui nous intéresse aujourd'hui.
Le parcours précité du combo n'engendre pas, vous me direz, une irrésistible envie de jeter une oreille sur le produit, pas plus que de poursuivre la lecture de cette chronique, c'est indéniable. Mais, et c'est un conseil de chroniqueur de productions mélodieuses, restez encore quelques lignes avec nous et il se pourrait que vous découvriez une petite perle tout à fait dans vos cordes (vocales) si vous aimez le Rock mélodique de qualité.
En effet, aidé par la voix de Louie Merlino, qui pourrait être pour vous la découverte de l'année si vous ne connaissez pas le combo, et le talent (là je pèse mes mots) du guitariste Ronnie Mancuso qui évolue dans un registre calme et mélodique limite soul, Beggars & Thieves propose avec cette œuvre dix titres et quasiment autant de tubes en puissance. Par tubes, il est bien question ici de titres qui pourraient dévaster les radios à l'instar d'un morceau de Bon Jovi, des Quireboys, de Rod Stewart ou de U2, grosses pointures dont les influences sont perçues ici et là, au cœur de ce "We Are The Brokenhearted".
Surtout ne passez pas à côté de ces belles perles musicales que sont "We Come Undone" et "Never Gonna See You Again", dignes d'un top 20 de l'année 2011, "Oil And Water", "Innocence" (qui ramène à U2), "Stranded" (Bon Jovi n'est pas loin), passons-en et des meilleures, vous le regretteriez amèrement quelque soit votre obédience musicale, hormis peut être les trasheurs et encore, ils peuvent avoir envie de faire plaisir à Ginette.
De culture très easy listening, cette belle surprise de fin d'année saura vraisemblablement vous convaincre à l'approche des fêtes de fin d'année pour lesquelles vous vous tracassez vraisemblablement déjà en vous demandant ce que vous allez bien pouvoir proposer comme musique d'ambiance, pour vous faire plaisir tout en ne perturbant personne, entre le champagne de l'apéro et l'aspirine du petit matin.