Originaire de Brno en République Tchèque, Eagleheart est fondé en 2003 sous l'impulsion du guitariste Michal Kus et sous le nom de Guardians. Après divers changements de personnel et avoir pris son nom actuel, le groupe a proposé un ep en 2005, "Black Sun" et un premier album, "Moment Of Life", en 2008. Eagleheart s'est ensuite fait connaitre en tournant avec nombre de grands noms de la scène métal mélodique mondiale comme Blaze Bayley, Andre Matos ou Elvenking. Avec "Dreamtherapy" il nous propose son deuxième album signé chez Scarlet Records et voit la participation de Roland Grapow (Helloween, Masterplan) comme producteur et invité à la guitare et aux chœurs. Musicalement on devine ainsi facilement que les tchèques proposent un power métal mélodique fortement inspiré par Helloween, Masterplan et Sonata Arctica.
Dans un genre bien encombré, il est probable qu'Eagleheart ne passionne que les fans de speed métal mélodique en manque de nouvelles sensations malgré des qualités et de l'ambition. Le résultat est de qualité, parfaitement produit, mais il manque d'originalité. Eagleheart récite les gammes du heavy métal avec talent et respect mais peine à sortir des sentiers battus du genre. Fort heureusement, grâce à un chanteur, Vojt?ch Šimoník qui s'éloigne des canons avec un timbre proche de celui de Ville Laihiala (Sentenced) dans les graves, Eagleheart ne sonne pas trop comme un clone banal.
Si l'ensemble est très homogène, il n'y a pas vraiment de grand titre qui ressort... Mais il n'y a pas non plus de faiblesses ni de ventre mou. Avec "Shades Or Nothing" on retrouve par exemple un très bon titre de power métal, efficace et magnifiquement chanté, plus sombre sur les passages calmes et plus classique quand le tempo s'accélère. Ensuite les titres s'enchainent de belle manière et de "Taste My Pain" à "Creator Of Time" en passant par "Lost In The Dead End" et "Dreamtherapy" on passe de bons moments de métal mélodique avec des refrains catchy et des riffs de guitares bien enlevés. Le soin apporté aux aux vocaux est réellement une force pour le groupe. Puis avec "Nothing Remains" Eagleheart réussit le coup de la power ballade et le doit à son chanteur et à de très belles guitares, souvent dans un cadre néo-classique de qualité, le tout donnant un titre à la fois tout en retenue et en puissance. On trouve même une longue pièce de 13 minutes à consonances orientales, "Wheel Of Sorrow" avec pas mal de changements de rythme dans un esprit métal progressif intéressant et montrant une facette du groupe qui change de la routine speed métallique.
Avec "Dreamtherapy" Eagleheart se lance à son tour dans l'épais peloton des espoirs en matière de métal mélodique. Il semble avoir les armes pour progresser et se créer un style plus personnel tant le potentiel exprimé par les tchèques est important. Il leur reste le plus dur à présent, à savoir résister à la pression et aux modes fugaces.