A l'heur de publier ce qui est déjà son 12ème album en autant d'années de présence discographique, Guy Manning a pris la tangente et s'est éloigné de son vieil ami Andy Tillison. Exit également tous les musiciens issus de la galaxie du roi des fleurs, et place à une nouvelle équipe, enrichie comme à son accoutumée de nombreux invités. Margaret's Children nous dresse le portrait de 7 personnages, tous issus de la généalogie d'une certaine Margaret Fleming, précédemment abordée avec l'album Anser's Tree (à noter que l'arbre généalogique complet est disponible sur le site dédié à l'album !).
Le 1er personnage qui ouvre l'album, un certain Fleming Barras, nous propose 10 minutes de rock progressif aux accents très "Jethro-tulliens". L'omni-présence de la flûte, les accents folks et la voix légèrement nasillarde caractéristique de Guy Manning nous transposent allègrement dans un univers que n'aurait pas renié Ian Anderson. Quelques touches de jazz au sein d'un break médian apportent une dimension encore plus progressive à un titre qui inaugure ce nouvel album en fanfare ; probablement une des plus grandes réussites de notre homme à ce jour !
Après une telle mise en bouche, le fin connaisseur de l'œuvre de Guy Manning peut commencer à émettre quelques doutes quant au maintien d'un tel niveau sur la durée. Rassurons tout de suite les sceptiques, la suite est quasiment du même tonneau. A l'exception de A Night At The Savoy qui se languit durant 5 minutes très peu passionnantes, les autres plages se présentent sous la forme de compositions on ne peut plus abouties. Que ce soit The Years Of Wonders avec son refrain dynamique, ou l'epic dédié à Amy Quartermaine qui, même s'il n'évite pas quelques longueurs, parvient tout de même à maintenir un intérêt constant durant 17 minutes, ou encore An Average Man et ses instruments à vent colorés, nous avons à faire ici à de l'excellent rock progressif, hérité des 70's mais habilement remis au goût du moment. Les compositions semblent ainsi coller à l'histoire des personnages, et notre artiste s'autorise même quelques sorties orientalisantes (Black Silk Sheets), comme un contrepoint aux atmosphères pastorales proposées jusqu'alors.
Comme votre serviteur, vous avez peut-être quelques réticences lorsqu'il s'agit d'aborder, chaque année ou presque, une nouvelle production signée Guy Manning ? Pour la cuvée 2012, vous pouvez ôter le pied de la pédale de frein et vous lancer allègrement à la découverte de ces 7 merveilleuses histoires qui, même si je n'irai pas jusqu'à les qualifier de 7 merveilles du monde folk-progressif, vous feront n'en doutons pas, passer un excellent moment.