Dans la famille "fils de… " il est difficile actuellement d’éviter Rise To Remain. Vous, fans de Metal, vous en avez forcement déjà entendu parler puisque tout met en avant dans ce groupe… son chanteur : Austin Dickinson, fils de Bruce, chanteur ès Iron Maiden. Pourtant, et autant débuter par cela, rien ne rapproche ces deux groupes et donc pour ceux qui attendaient une filiation musicale père/fils, qu’ils passent leur chemin.
Car c’est au Metalcore que Rise To Remain s'adonne. Et pas des moindres ! Ca bastonne sec chez les anglais. Et tout y est, en tout cas dans le costume. Les jeunes rebelles possèdent un son énorme qui vous laisse pantois devant vos enceintes et là merci EMI, car ce sont tout de même Colin Richardson et Carl Brown aux manettes. Une chose est sûre c’est que les plus jeunes de nos métalleux y seront attentifs. Calibré pour un marché Metalcore très lucratif, « City Of Vultures » est un album sans concession mais plutôt bien construit. Les compositions tiennent la route, (même si assez convenues, mais ce n’est ici qu’un début) et, parfois plus complexes et techniques, elles révèlent derrière le chanteur un groupe soudé et pas vraiment manchot. Et c’est certainement là que Rise To Remain marquera le plus de points, à la force de titres comme "The Serpent", "Bridges Will Burn", "Power Through Fear" ou encore "God Can Bleed"…
C'est sous l'auspice de 'The Serpent' que débute, et plutôt bien (c'est sans doute et de loin le meilleur titre de l'album), ce "City Of Vultures". Très inspiré, aux cassures et mouvances dynamiques et accrocheuses, il fait un bel effet, même si certains avisés flaireront de suite les intentions du quintet. Sur une rythmique sèche et explosive, le groupe envoie du bois. Question chant, Austin alterne parties hurlées et voix claire avec une énergie qui fait plaisir. Entre des titres plus lourds et agressifs tels que 'God Can Bleed' ou le précipité de 'Bridges Will Burn' avec ses chœurs plus aigus, d'autres plus mélodiques, empruntant parfois à notre bonne vieille NWOBHM avec des riffs comme ceux de 'This Day Is Mine' ou 'Illusions' ou encore des passages plus formatés comme 'Talking In Whispers' ou un 'Power Through Fear' sauvé par son groove, l'album se veut assez varié. Certains diront qu'il manque de cohérence...
Même si ce sont ici souvent les guitares aux soli évoluants entre le déluge de notes à la Malmsteen et un feeling plus porteur, et le chant riche en doublage voix claire et growls qui sont mis en avant, la tambouille finit par lasser en fin d'album. Ainsi 'Nothing Left' et sa suivante, bien que correctes, fatiguent un peu faute à une formule trop figée et jouant tellement sur les fluctuations slow-mid et up –tempo sur un même titre que les nausées se font sentir.
Foncièrement cet album a de quoi vous faire passer de bons moments même si quelques titres à l'image de l'insipide ballade 'Roads' donnent dans le remplissage facile. Et si Rise To Remain sait se trouver une ligne de conduite plus claire, évitant de ménager la chèvre et le chou, l'avenir pourrait se révéler prometteur. Alors : Coup de Pub ou véritable formation en devenir ? La réponse opposera, vous vous en serez douté, les plus jeunes et les plus vieux qui étaleront leur notation entre 8 et 4. Je lui attribue personnellement un 5.