Nitewalk est un projet allemand né en 2009 de l’envie de Christian Jungebluth, guitariste, mais aussi producteur, d’explorer différentes facettes du Heavy Metal et du Heavy Rock. Pour ce faire, il s’est entouré d’amis participant au développement de cette musique sortant un peu des sentiers archi battus. Parmi ceux-ci, le vocaliste Daniel Fisher, qui officie également dans No Inner Limits ou encore Kai Kleinewig, bassiste que l’on avait pu découvrir sur le dernier et excellent Flaming Row.
La première impression d’ensemble confirme en effet l’originalité du métal proposé, combinant plans très classiques et enchaînements surprenants. La production claire à la limite de la rusticité donne un cachet à l’ensemble qui pourra séduire ou laisser un arrière goût d’amateurisme.
Au niveau des compositions, le meilleur côtoie le banal, mais le groupe sait faire preuve d’audace. Sur le premier titre "Treasure Land", mené par une rythmique pesante connotée Iron Maiden période Blaze, le groupe n’hésite pas à venir greffer des claviers vintage, nous replongeant dans les années septante et libérant un parfum rappelant des groupes comme Vanilla Fudge. Mais la mayonnaise prend, certainement aidée par un groove insistant distillé par une basse bien mise en évidence.
Cette fameuse basse illumine d'ailleurs d’autres titres dont "Secrets", morceau à la limite du post-rock avec un aspect répétitif presque expérimental. Là encore cela fonctionne, mais ce n’est pas toujours le cas. Certains titres tardent à s’emballer, la faute sans doute à une trop grande similitude dans les tempos. Pris individuellement ils auraient pu tirer leur épingle du jeu, mais ils sortent souvent difficilement de l’anonymat ("Gush Of Life", "Secrets") en raison de cette similitude de rythme et parfois de riffs.
"Pet Stories" est un autre exemple témoignant des qualités du projet ; là c’est le jeu de guitare tour à tour psychédélique et planant qui fait mouche. Dans ce titre comme dans d’autres, la voix de Daniel Fisher est un atout. Sur une base proche de Bruce Dickinson, voire de Blaze Bailey, il ose explorer des accents plus originaux dans les aigus, qui lui apportent un petit plus de personnalité.
Dans l’ensemble, l’album s’écoute avec intérêt à défaut de passion et à chaque écoute il dévoile un aspect supplémentaire de sa complexité. Si vous aimez le heavy rock cru flirtant avec le progressif, le post rock, les seventies ou le psychédélisme hyptnotique, jetez une de vos deux oreilles sur ce disque. Il est possible que vous succombiez à quelques unes de ses nombreuses facettes.