Avec Wilderness les Français de Voodoo signent leur tout premier disque studio 4 ans après leur création dans le sud de la France. Voodoo prend ses racines dans Artmaniac et la rencontre de Nico et Jean's Cotton deux amoureux du rock à l'ancienne entre Led Zeppelin et Jimi Hendrix. Voulant sortir des sentiers battus du style ils se sont alliés à Pascal et Mister D, ce dernier amenant au duo une touche de pop et de world music.
Le mélange nous donne ce premier album, fruit d'un long labeur et de nombre de concerts pendant lesquels la formation a pu se roder et faire murir son matériel. Il en résulte un disque de pop rock très frais et inventif, mêlant au rock du blues, du groove avec des influences latino donnant à Voodoo une couleur chaude et une originalité assez rare dans le rock français et même au delà de nos frontières. La voix douce et teinté de soul de Jean's Cotton apporte beaucoup à cette impression de chaleur et de tranquillité.
On trouve ainsi 11 compositions durant généralement entre trois et quatre minutes, le format pop idéal et plusieurs sortent du lot, idéales pour être écoutées dans la chaleur d'un vieux piano bar ou dans la douceur d'une soirée entre amis. Bien sur tout n'est pas encore parfait... On aimerait voir Voodoo hausser le ton de temps en temps tant on les sent capables de briller dans ce registre et il y a parfois quelques redondances dans les titres.
Mais il n'y a rien de rédhibitoire, au contraire le fait qu'une marge de progression existe est assez rassurant et on goute avec plaisir la fraicheur et la naïveté du propos. Et de plus en enchainant "Orange Sky" et "Love Restrained" Voodoo frappe assez fort avec deux courtes pépites de pop teinté de blues et de soul qui font leur effet. En fait c'est dans l'aspect soft que Voodoo est pour l'instant le plus à l'aise. Avec "Lead The Way" il se rapproche d'un Led Zeppelin mais sans trop oser accélérer le tempo. Et avec "Waiting Room" il se frotte à l'influence Hendrix mais en la collant d'un peu trop près.
Et c'est plutôt avec "Lifethings", "What's The Glory In That?" ou encore "Wilderness" et "Julie" que le groupe réussit son coup. En conjuguant influences rock, pop et douceur, Voodoo transforme l'essai et nous rappelle ce que Lenny Kravitz pouvait faire de meilleur dans sa grande époque. "Julie" ressort particulièrement du lot, ballade magnifique de feeling que ne renierait pas un King's X pour ce parfait mélange musical. Jean y fait encore des merveilles vocalement et porte la chanson avec classe et élégance.
Il ne fait ainsi guère de doutes que si Voodoo parvient à gagner en personnalité et à plus varier les plaisirs il saura rapidement se faire une place au soleil dans la scène rock hexagonale. En attendant il nous délivre un album sympathique et ensoleillé qui apporte un beau vent de fraicheur à cette scène.