Il était attendu ce nouvel effort de The Intersphere, après la grosse claque que fut le second et brillant "interspheres <> atmospheres". Par contre, il faut avouer qu’il n’était pas attendu si tôt, même pas deux ans après cet album consacrant les jeunes Allemands, leur permettant d’effectuer d’incessantes tournées et de se trouver désormais sous la protection du label SPV. Soucis de satisfaire aux attentes du label mais sous contrainte de pléthores concerts et surtout de faire aussi bien que son prédécesseur ? Si c’est effectivement le cas, le timing tendu rendait l’entreprise plutôt risquée.
Premier constat, The Intersphere utilise les mêmes patrons pour confectionner cet album au nom plutôt singulier. Guitares vives et gentiment incisives, rythmes débridés, les schémas se répètent, quelque part entre Oceansize et Muse. Il en exhale toujours une irrépressible envie de se dandiner sous l’effet de la basse ronde et fringante et les percussions sur-vitaminées.
Mais il faut avouer que les sommets atteints avec leur précédent opus, où l’oxygène pouvait presque manquer par moment tant la maestria arrivait à couper le souffle, ont plutôt ici l’apparence de colline certes engageante quoique moins verdoyante. Seul "Sleeping God" sort véritablement son épingle du jeu grâce au brio conjoint d’une ligne de guitares fougueuse et d’un refrain imparable.
Dans l’absolu, The Intersphere pose encore un jalon solide d’une carrière elle-aussi consistante, mais ce dernier pilier, relativement à son prédécesseur, présente quelques pâleurs, le rendant moins éclatant. Bien que réalisé peut-être de façon trop hâtive, il ne faut pas bouder son plaisir, "Hold On, Liberty !" reste une valeur sûre de rock alternatif d’une formation qu’il faut définitivement suivre de près.