Les Hollandais de Knight Area ont le sens du timing avec une livraison régulière tous les deux ou trois ans depuis leur premier opus en 2004. Riche d’un line-up stable et d’une maîtrise de leur propos, les bataves nous offrent cette année un "Nine Paths" qui pourrait bien passer pour la confirmation espérée.
La machine est bien rodée, un très beau travail sur le mixage a été fait et c’est une progression notable au regard des 3 premiers opus. Charlotte Wessels (Delain) fait une apparition sur une ballade ("Please Come Home") au fort air de bande originale de film et au long solo final de six-cordes. "Pride and Joy" sera l’instrumental court non nécessaire qui n’apporte pas finalement grand-chose à l’ensemble.
Pour le restant des compositions, les références qui viennent immédiatement à l’esprit sont Arena pour la profondeur de l’orchestration et les nombreux soli de claviers et guitares, IQ pour le registre étendu des différents titres (le très pop "Clueless" fait penser à leur période Marc Menel - pas forcément la meilleure) ou Pendragon pour la qualité des soli de 6 cordes (le final de "Summerland") voir Atria sur "Wakerun" et son rythme obnubilant couplé à la voix de Mark Smit.
Cependant, cet ensemble si performant se casse finalement un peu les dents sur ce que le progressif a de plus dur à maîtriser en particulier la rigidité d’une ligne directrice cohérente lors des différents breaks disséminés au cours des compositions qui manquent, pour le coup, de longueur afin d’ingurgiter les démonstrations de chaque musiciens. Si les soli de claviers et de guitares sont légions, ils alourdissent malheureusement plus le propos qu’ils ne l’embellissent, à l'image de "Summerland" et de sa (trop) longue déferlante de claviers/guitares d’ouverture.
Pour finir sur une note positive, signalons la réussite qu’est "Angel’s Call", une ballade démarrant très doucement sur un duo piano/voix pour finir de la même manière en étant passée par une montée en puissance soutenue par des nappes de synthés efficaces et l’inévitable solo de 6 cordes.
Depuis 2004, Knight Area aura donc distillé 3 albums forts intéressants sans toutefois réussir à pondre l’opus ultime et indissociable du mouvement progressif. Ce n’est pas un mauvais disque mais il manque le petit plus qui aurait pu permettre à "Nine Paths" d’être au dessus du lot dans la discographie du groupe. Une légère déception donc au regard des deux précédentes livraisons même si ce disque peut être une bonne entame pour qui souhaiterait découvrir le mouvement néo-progressif.