Groupe phare de la scène progressive belge dans la fin des années 70, Machiavel a connu bien des séparations et des changements de line-up, mais le quintet reste malgré tout bien présent, sortant en cette fin 2011 son onzième album solo, sobrement intitulé “Eleven”.
Les tendances progresssives sont bien loin à l’écoute de cet album. Si les noms de Genesis ou d’Eloy étaient souvent cités à l’écoute des opus des années 78-80, ici l’auditeur évoquera plutôt les Who (l’intro de ‘Here Comes the Crash’), les Beatles pour les chœurs très travaillés (‘The Spirits Fly Again’), le folk d’America (‘Sail Away’), ou les refrains d’Abba (‘Without Mask’). Tout cela ne nous rajeunit pas, et même si le produit est très bien fait et tout à fait digeste, il apparaît sans prise de risque aucune, sagement rangé dans un rock-FM assez translucide.
Les nostalgiques regretteront probablement l’époque plus inventive des débuts. Il ne reste de la période progressive qu’un savoir-faire certain dans les arrangements (bon point pour la basse très mélodique), au service de compositions un peu trop sages et pas suffisamment modernes pour attirer l’auditeur en quête de nouveautés.