Sans révolutionner le monde du Métal, Lordi a imposé son identité dès un premier album marqué à la fois par les monstrueux déguisements des membres du groupe, mais également par la capacité du quintet à pondre des hymnes aussi simples qu’efficaces dans un registre Heavy-Hard-Rock sans prétention. Voici donc nos Finlandais de retour, 2 ans après "Get Heavy" et sa collection de titres imparables, avec un "The Monsterican Dream" qui annonce clairement la couleur : ’on prend la même formule et on recommence !’ Il faut dire qu’ayant reçu le soutien et les encouragements de Gene Simmons (Kiss) himself, Mr. Lordi aurait eu tort de ne pas insister dans la même voie.
Lancé par l’intro parlée d’un "Threatical Trailer" en forme de bande-annonce pour film d’horreur de série B, le nouvel opus dégaine une nouvelle rafale de morceaux directs dotés de refrains imparables. Les ombres de Kiss et d’Alice Cooper planent sur l’ensemble sans que jamais l’intégrité du groupe ne puisse être remise en cause. Car l’ambition de Lordi reste la même : nous délivrer son Hard-Rock sans fioriture ni prise de tête, avec un mélange de fraîcheur et de savoir-faire. Bref, nous faire passer un bon moment avec lui dans ce monde créé de toutes pièces par son leader, à base d’histoires monstrueuses, de riff simples et efficaces et de refrains entêtants, le tout profitant de l’impeccable production concoctée par Hiili Hiilesmaa au sein des Finnvox Studios.
S’il ne bénéficie pas de la même concentration de tubes que "Get Heavy", "The Monsterican Dream" contient cependant quelques pépites, à commencer par l’excellent single "Blood Red Sandman" au refrain à scander en concert. Ce titre est d’ailleurs doté d’un superbe clip vidéo rendant hommage aux vieux films d’épouvante. L’obsédant "My Heaven Is Your Hell" avec son surprenant solo, ou le dynamique "Forsaken Fashion Dolls" sont également redoutables. Lordi s’essaye également avec succès à l’exercice de la power-ballade le temps d’un "The Children Of The Night" tenant parfaitement la route, alors qu’il accélère méchamment le rythme sur l’agressif "Wake The Snake". Le Heavy direct de "Pet The Destroyer" ou celui cinglant d’un "Fire In The Hole" aussi délicat que son titre le laisse entendre, font également preuve d’efficacité, alors que les mid-tempi ne s’en laissent pas compter, que cela soit "Shotgun Divorce" ou plus encore un "Kalmageddon" à l’ambiance urbaine originale et à la belle ligne de basse.
S’il marque légèrement le pas par rapport à son prédécesseur, "The Monsterican Dream" n’en reste pas moins un excellent album qui vient confirmer le talent et la forte personnalité des Finlandais et fait à nouveau passer un excellent moment. Lordi s’installe donc solidement dans le paysage du Hard-Rock et du Heavy-Metal, et s’il ne passe pas inaperçu, ce n’est pas uniquement à cause de ses déguisements, mais également grâce à un sens du riff et du refrain imparable. Vivement la suite des aventures des monstres venus du Grand Nord.