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Enchainant directement sur un "Fighting The World" leur ayant ouvert les portes d’une reconnaissance médiatique et commerciale, les 4 guerriers de Manowar déboulent avec un nouvel opus prêt à enfoncer le clou. En effet, "Kings Of Metal" sera sans aucun doute, ce qu’il est commun d’appeler un album charnière. Reprenant les évolutions apparues sur son prédécesseur, "Kings Of Metal" les développe pour imposer définitivement ce qui sera la marque de fabrique du quartet américain : un heavy-métal puissant, mélodique et épique, puisant son inspiration dans un monde guerrier à la limite de la réalité et de l’héroïc-fantasy, et toujours avec une virilité exacerbée.
Mené de main de maitre par son leader et bassiste, Joey Demaïo, Manowar nous dégoupille une série d’hymnes imparables qui feront de cet album un incontournable de leur discographie et de l’histoire du True-Metal. Tout démarre d’ailleurs avec un de leurs titres les plus rapides : un "Wheels Of Fire" introduit par les grondements de moteurs de 2 roues taillés pour avaler l’asphalte en compagnie d’une bande de tatoués musculeux. La vitesse d’exécution est impressionnante, le refrain cinglant, alors que les montées dans les aigus de Adams et le solo de Ross sont tout simplement hallucinants. Dans un domaine plus heavy, "Kingdom Come" n’est pas sans rappeler le "Princes Of The Universe" de Queen, alors que le titre éponyme est l’hymne heavy ultime que chaque groupe du genre rêve de composer un jour. Simple et efficace, son refrain, the other bands play, Manowar kill ! , fait office d’intronisation des seigneurs du Métal !
Les autres sommets de ce monument sont composés d’un "Hail And Kill" guerrier lancé par l’appel d’Eric Adams depuis la vallée des rois avant d’envoyer les armées métalliques à l’assaut au galop, alors que l’épique "Blood Of The Kings" vient conclure l’album du haut de ses plus de 7 minutes, lui aussi doté d’un refrain imparable et ayant l’originalité de comprendre tous les titres des albums du groupe dans ses paroles. Enfin, il est impossible de passer à côté des deux monuments que sont "Heart Of Steel" et "The Crown And The Ring". Power-ballade portée par le piano et la voix d’Adams pour le premier, titre épique et orchestral avec ses orgues et ses chœurs majestueux pour le second, ces titres démontrent que la puissance ne doit pas obligatoirement venir de l’agressivité instrumentale. Mélancolique pour "Heart Of Steel" et grandiloquent pour "The Crown And The Ring", ils s’imposent également comme des hymnes incontournables.
Alors bien sûr, nombreux seront ceux à regretter la présence de l’instrumental "Sting Of The Bumblebee", reprise du "vol du bourdon" de Rimsky Korsakoff à la basse, hallucinant de technique, mais étalage inutile de l’égo surdimensionné de Demaïao, à critiquer le bonus étonnement placé en milieu d’album qu’est un "Pleasure Slave" aussi lourd que misogyne avec ses gémissements féminins langoureux, ou à s’agacer de l’interminable introduction à "Blood Of The Kings" qu’est un "The Warrior’s Prayer" durant lequel un grand-père raconte l’histoire des 4 Metal Kings à son petit-fils sur fond de bruitages guerriers pendant plus de 4 minutes. Ils auront probablement raison, mais c’est aussi cela Manowar : une mégalomanie sans limite. Et puis que pèseront 3 titres inutiles à côté des 7 hymnes qui composent cet album ? Pas grand-chose à vrai dire. Ils seront vite oubliés pour laisser la place à un album désormais légendaire ! The other bands play, Manowar kill !
Plus d'information sur
http://www.manowar.com/
LISTE DES PISTES:
01. Wheels Of Fire - 4:10 02. Kings Of Metal - 3:45 03. Heart Of Steel - 5:10 04. Sting Of The Bumblebee [Instrumental] - 2:49 05. The Crown & The Ring (Lament Of The Kings) - 4:50 06. Kingdom Come - 3:56 07. Pleasure Slave [Bonus Track] - 5:38 08. Hail And Kill - 5:58 09. The Warrior Prayer - 4:20 10. Blood Of The Kings - 7:29
FORMATION:
Eric Adams: Chant Joey DeMaio: Basse Ross The Boss: Guitares / Claviers Scott Columbus: Batterie
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(1) AVIS DES LECTEURS
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MANOWAR fait partie des groupes haïs ou vénérés, il y a rarement de juste milieu. La raison première tient au concept du groupe qui pousse tous les clichés du Heavy Metal à outrance : grandiloquence, machisme, prétention... bref SPINAL TAP grandeur nature. C’est tellement poussé qu’on ne sait même pas s’il y a un second degré ou pas. Pourtant, même si on n’adhère pas à toutes les « valeurs » défendues par MANOWAR, on ne peut que constater que musicalement parlant, ce groupe ne fait pas semblant.
En 1988, MANOWAR a à son actif cinq albums. Le petit dernier s’appelle « Fighting the World » et le temps du combat pour la domination mondiale terminé, voici celui du règne des Rois du Metal, comme ils s’autoproclament avec ce nouvel album. Ca commence sur les chapeaux de roue avec un « Wheels of Fire » endiablé, hyper rapide, efficace et qui montre que ceux qui craignaient un ramollissement entrevu sur l’album précédent n’ont pas à s’inquiéter. Vient ensuite le title-track et comment dire... c’est tout simplement un des plus grands hymnes du Metal jamais composé. On pourrait même parler d’hymne glorifiant MANOWAR avec quelques-unes des paroles devenues cultes : « les autres groupes jouent, MANOWAR tue », « nous sommes les Rois du Metal »... bref, c’est d’une prétention sans bornes, mais c’est ce qui fait la particularité de ce groupe. Musicalement parlant, ça ne rigole pas du tout, avec un morceau puissant, mélodique, avec des chœurs énormes... MANOWAR quoi... « Heart of Steel » vient calmer le jeu, mais, même quand MANOWAR compose une ballade, cela reste très Heavy et ça ne parle pas de petites fleurs et d’oiseaux qui gazouillent, mais de combat et de sacrifice... bref, MANOWAR est le porte étendard d’un Metal guerrier et il ne peut donc composer qu’une ballade héroïque. « Sting of the Bumblebee » est un solo de basse montrant la dextérité de Joey DeMaio, la tête pensante de MANOWAR. On enchaîne sur « The Crown and the Ring » et là... surprise... c’est pas du tout du Metal, mais c’est quand même du pur MANOWAR ! Eric Adams nous fait à son tour une démonstration de son talent vocal sous fond d’orgue d’église et soutenu par les chœurs de la Cathédrale St Paul de Birmingham : prière à Odin et ambiance viking assurée ! Et c’est reparti pour le Heavy plombé avec « Kingdom Come », nouvel hymne qui démontre que MANOWAR est arrivé à ses fins et que le Royaume du Metal leur appartient. On change ensuite de registre pour « Pleasure Slave », un titre qui ferait passer le « Girls, Girls, Girls » de MOTLEY CRUE pour un délicat poème. Ici, les choses sont claires : les femmes ne sont que des esclaves du plaisir... esclaves de MANOWAR bien sûr. Bon, musicalement, c’est la chanson la moins excitante de l’album, mais rien que les paroles en font une chanson cul-te ! « Hail and Kill » débute tout en douceur et se poursuit dans une furie sanguinaire digne des plus féroces morceaux de MANOWAR... encore un grand classique du groupe ! « The Warriors Prayer » pourra apparaître à beaucoup pour un morceau chiant, puisque c’est une narration de plus de 4 minutes : une histoire racontée par un grand-père à son petit-fils, narrant les exploits de quatre héros, les Rois du Metal. Mais moi, j’adore ce titre, plein d’ambiances et de bruitages de combats ! C’est en fait une très longue intro pour la dernière chanson, « Blood of the Kings ». Voici un titre très guerrier qui encourage les fans (les Brothers of Metal) à se lever et à combattre avec nos quatre Rois du Metal qui veulent se venger et rétablir la « gloire de l’Allemagne ».
Au final, cet album apparaît comme hyper diversifié et pourrait même passer pour décousu au premier abord, mais il n’en est rien, c’est cette diversité qui permet de ne pas se lasser. Et de toute façon, MANOWAR, c’est MANOWAR et ils font ce qu’ils veulent ! Je me souviens le choc que j’ai eu lors de ma première écoute. Je devais avoir 13/14 ans et j’avais un pote (fan de ZZ TOP et Richard Gotainer) qui me l’avait fait écouter. A l’époque, ce que je devais avoir entendu de plus Hard, c’était EUROPE, alors je vous laisse imaginer le choc avec « Wheels of Fire » dans les oreilles !
Cet album marque également la fin d’une époque pour MANOWAR, puisque c’est le dernier avec le guitariste Ross The Boss. Scott Colombus laissera tomber aussi le groupe, le temps de l’album suivant, le majestueux « The Triumph of Steel ». D’ailleurs, j’ai longtemps hésité avant de faire cette chronique, avec cet album, car je crois que je l’aime autant que « Kings of Metal », avec la chanson en huit parties sur la Guerre de Troie qui dure plus de 28 minutes et la digne suite à « Kings of Metal » en la personne de « Metal Warriors ». MANOWAR, c’est plus fort que toi !
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LECTEURS:
4/5 (2 avis)
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STAFF:
4.4/5 (5 avis)
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