Dans la mouvance metalcore si formatée, s’il est un groupe qui n’a eu de cesse de se renouveler à chaque album, c'est bien Chimaira. Et si certains pouvaient penser qu’après un "The Infection" mitigé (pour ne pas dire décevant), le départ de trois de ses membres (sur six) et un changement de label signifiaient le chant du cygne, tel le phénix, Chimaira renait des ses cendres et se renouvelle par la force des choses mais dans quel état et pour quel résultat ?
Même si elle peut paraître simpliste de prime abord, l’entame éponyme typiquement thrash metalcore a le mérite de prouver que Chimaira est plus vivant que jamais. Le constat est identique sur "Clockwork" dans une veine metalcore plus traditionnelle même s'il se démarque des standards au travers de lignes de chant claires typées Korn de Mark Hunter donnant des allures néo mais également un break atmosphérique planant donnant de la profondeur au titre.
C’est ainsi que se succèdent sans répit dix titres metalcore redoutables à l’efficacité (trop ?) immédiate qui franchissent parfois la frontière séparant le metalcore du mélodeath au détour de breaks comme celui de l’énorme "Year Of The Snake" ou encore celui très typé death old school de l’énorme "Born In Blood" également marqué par la participation de Phil Bozeman (Whitechapel) aux growls tout droit venus du tréfond des Enfers !
On retiendra également l’interlude instrumentale indus "Stoma" qui, si elle n’apporte clairement rien au genre comme certains le reprocheront, a le mérite non négligeable de mettre en avant la présence du néo-clavier Sean Zatorsky (ex-DÅÅTH).
Telle une bête blessée, trop vite enterrée, Chimaira revient des Enfers plus dangereux et féroce que jamais avec un "The Age of Hell" d’excellente facture…