Fondé en 2005, Fornost Arnor n’est pas un nouveau venu à proprement parlé. Cependant, faute du soutien d’un label conséquent (Witch-King Records), le nom et le travail du groupe - notamment le premier album datant de 2009, "Escaping The Abyss" - étaient restés confidentiels.
Avant de faner "The Death of A Rose" s’ouvre harmonieusement sur "Rogue" à l’intro acoustique folk et mélancolique sur laquelle se posent délicatement la voix d’Elle Torry puis celle de Sam Austen. Entame qui mute progressivement vers un death progressif bien distinctif. En effet, l’ombre d’Opeth (époque "My Arms, Your Hearse") plane sur l’œuvre de Fornost Arnor et ce n’est pas son successeur "Nameless Fear" qui nous fera changer d’avis.
Et ce qui devrait être une comparaison plutôt flatteuse à la base s’insinue insidieusement au fil des titres pour au final, ne plus qu’obséder l’auditeur. En effet, à trop copier un style marqué du sceau d’Opeth, Fornost Arnor perd son identité et donc, toute crédibilité vis-à-vis de l’auditeur intransigeant qui se contentera de classer le groupe comme un erzast du maître.
Si la critique peut paraître dure, elle n’est pas totalement infondée, "The Death of A Rose" est phagocytée par l’œuvre d’Opeth. Ce qui n’enlève en rien au talent manifeste des anglais car si Fornost Arnor peut être catalogué copie d’Opeth, cette définition aussi castratrice soit-elle n’est pas à la portée du premier groupe venu. Car du talent, il y en a à revendre chez Fornost Arnor comme en témoignent chacun des huit titres en présence qui sont autant de pièces death progressive de haute volée. Mais pour que Fornost Arnor puisse éclore aux yeux du public, le groupe doit impérativement digérer sa principale influence pour se construire sa propre identité : condition sine qua non pour sortir de l’anonymat…
Intrinsèquement, quoique constitué de quelques longueurs, l’alternance d’ambiances claire/obscure (à ce titre, le chant clair de Sam Austen est l’une des rares différences avec Opeth) proposée par "The Death of A Rose" est particulièrement intéressant et pourrait trouver son lot de fans auprès de ceux d’Opeth de la première heure. Si bien que si le nom de Fornost Arnor ne vous inspire rien pour l’instant, retenez le bien surtout si le combo arrive à se détacher de l’ombre envahissante du maître Opeth dont il s’inspire. En effet, cette formation pourrait bien s’avérer être une alternative rêvée à l’heure où la bande à Åkerfeldt donne à sa carrière un virage rock psychédélique ancré dans les années 1970…