Près de 6 années auront été nécessaires à Primitive Instinct pour donner un successeur à l'excellent [Floating Tangibility, période durant laquelle le groupe s'est resserré autour de son noyau dur Nick Sheridan / Pic Hayes. Belief, album à l'artwork remarquable, s'annonce donc en cette fin de millénaire comme la confirmation du potentiel néo-progressif du groupe.
Et d'entrée de jeu, la courte plage d'introduction A Little Bit Of Shek va mettre en condition les oreilles de l'auditeur en vue d'un titre monumental. Break On Through va ainsi dérouler ses riffs de guitare soutenus par une section rythmique sans faille, le tout survolé par des nappes de claviers synthétiques à souhait. Mais tout cela ne serait que poudre aux yeux sans une mélodie mémorable, véritable marque de fabrique du groupe, servie de voix de maître par le superbe organe de Nick Sheridan. La production est une nouvelle fois aux petits oignons, ne délaissant aucun instrument. Après cette entrée en matière bluffante, le soufflé retombe quelque peu, mais de manière toute relative, ce qui est plutôt logique lorsque l'on côtoie ainsi les sommets. Néanmoins, au milieu de titres solides, la suite de l'album révèle encore quelques pépites.
C'est tout d'abord Shekhakim, construit à partir du thème de la plage introductrice, qui va dérouler ses méandres mélodiques autour d'une dynamique de tous les instants, immédiatement suivi par Praying For The Rain qui réutilise d'une autre manière le riff introducteur de Break On Through. La durée des morceaux s'allonge, permettant au groupe d'entraîner l'auditeur dans des boucles sans fin, l'enveloppant dans une ambiance toute particulière. Quelque peu décalé par rapport aux autres compositions, Freedom est construit autour d'une montée en puissance progressive, avant un enchaînement vers Chosen Few, titre idéal pour conclure un album. Ce dernier morceau résonne durant 7 minutes comme un véritable hymne au refrain mémorable, propice à la conclusion de prestations live ! Et pour que le rêve ne s'évanouisse pas trop vite, le groupe lui a adjoint une respiration musicale de près de deux minutes en conclusion, comme une ultime offrande émotionnelle.
Avec ce troisième album, Primitive Instinct consolide les recettes éprouvées sur Floating Tangibility, mais en y ajoutant un supplément de classe qui se retrouve notamment dans l'ambiance générale dégagée à l'écoute de ces 11 plages, similaire (même si le style n'est pas exactement identique) à celle que l'on retrouve à l'écoute du More Grains Of Sand de Clepsydra … Turn The Hour Glass Again !. Dans l'attente d'un nouvel album annoncé pour cette année 2012, je ne peux donc que vous conseiller de vous (re)plonger dans cette excellente galette.