Jean-François Soubelet est guitariste depuis l’âge de cinq ans et cette précocité l’a amené sur tous les territoires auxquels cet instrument a rendu hommage. Des études classiques, au jazz en passant par le métal, Jean-François Soubelet est la synthèse de toutes ses influences et son premier album Seven Seeds Of Life est l’expression de cet éclectisme. Pour cet album instrumental Soubelet s’est entouré de professionnel du mastering et du mixage et du bassiste Matthieu Emana Eskanazi.
Les sept graines de vie de cet album sont autant d’explorations musicales qui amènent l’auditeur sur des territoires jazz et rock. Souvent bâtis autour d’un riff qui donne la tonalité au morceau, les compositions de Jean-François Soubelet sont, pour la plupart, de longs développements qui tournent inévitablement à l’improvisation jazz ("Hit The Freeway"). L’album aurait gagné en efficacité s’il avait été écourté car la majorité des morceaux dépassent les sept minutes et que la variété des titres n’est pas suffisante pour tenir en haleine l’auditeur. Les courts morceaux acoustiques "Time’s Up" et "Welcome Back" trouvent le parfait équilibre entre mélodie et temporalité.
Un autre point faible du disque est l’absence de batterie. Une programmation rythmique trop rébarbative et trop linéaire fatigue rapidement. Dans un morceau aride comme "Bitter Man" qui ne brille pas par ses qualités mélodiques celle-ci s’avère être un lourd obstacle. Au bout de trois minutes je n’entendais que la boîte à rythme…
Ce qui est plaisant dans cet album, c'est la coloration que l’on retrouve dans les albums d’Oz Noy et parfois de Frank Gambale. Hormis les points négatifs cités plus haut, et qui sont souvent les défauts majeurs des premiers albums, Soubelet est un guitariste plaisant à écouter et dont le jeu peut aussi bien être nerveux que doux. "Cold Cold Night" est un morceau qui synthétise le meilleur et le pire de cet album. On a du mal à suivre le long passage métal intercalé et dont la puissance n’est pas parfaitement rendue par la production. Hormis ce côté brouillon, le toucher de Soubelet fait mouche et le thème principal du morceau est une belle trouvaille.
L’effort de Jean-François Soubelet est à saluer car Seven Seeds Of Life respire l’authenticité que l’artiste a voulu communiquer. Reste une affaire de sensibilité pour accrocher ou non aux compositions. Une progression sur le rendu sonore est à souhaiter pour rendre le contraste de certaines parties encore plus saisissant. Jean-François Soubelet est un musicien qui mérite que l’on suive son travail.