Avec "New Gold Dream" (1982) et "Sparkle In The Rain" (1984), Simple Minds a commencé à imposer son style, mélange de Pop-Rock et de New-Wave à la fois mélodique et énergique, et à toucher un public de plus en plus large. Mais c’est bien avec le tube "Don’t You (Forget About Me)", single extrait de la Bande Originale du film The Breakfast Club, que le combo écossais a véritablement explosé en ce début d’année 1985. Jim Kerr et sa bande enchaînent alors rapidement avec leur nouvel album intitulé "Once Upon A Time" qui, même s’il n’inclut pas le succès interplanétaire du début d’année, n’en est pas moins riche en singles potentiels.
Marqué par le remplacement de Derek Forbes par John Giblin à la basse, le line-up voit également la choriste Robin Clark s’installer de façon remarquable, même si elle n’apparaît pas comme membre à part entière. Ses interventions, en particulier sur le titre éponyme et sur 'Alive And Kicking' apportent une richesse supplémentaire à des titres au potentiel déjà énorme. Le second avec sa montée en puissance toute en maîtrise et en délicatesse, et son refrain imparable, porté par un Jim Kerr envoûtant et doté d’un superbe break au piano, ne manquera d’ailleurs pas d’inonder les ondes FM du monde entier.
En dehors de 'I Wish You Were Here', titre à l’atmosphère plus calme et romantique, Simple Minds semble délaisser de plus en plus les éléments New-Wave de sa musique pour une approche plus Rock, même si les claviers restent très présents. Des pièces telles que l’engagé 'Ghost Dancing' ou le percutant 'Oh Jungleland', voire le nerveux et plus basique 'Sanctify Yourself', voient le quintet dynamiser et muscler son propos avec une guitare plus présente et une basse offrant quelques lignes bien lourdes et toutes en rondeur. En à peine plus de 40 minutes, les tempos sont variés et la dynamique de l’album est telle que l’on ne voit pas le temps passer, alors que les refrains s’insinuent dans notre mémoire. Boosté par la production ample et claire de Jimmy Iovine et Bob Clearmountain, et riche de mélodies renforcées par un art maîtrisé du break bien senti, aucune baisse de régime ne vient entacher l’ensemble.
En prenant le risque de s’éloigner de sa fan-base pour toucher un public beaucoup plus large, Simple Minds réussit l’exploit de nous offrir ce qui est probablement son album le plus abouti, mariant avec talent qualité des compositions et accessibilité de l’ensemble, sans pour autant sacrifier son identité. Œuvrant désormais dans une Pop chatoyante aux atours lumineux, les Ecossais ont livré avec ce "Once Upon A Time", ce qu’il est convenu d’appeler un monument incontournable du genre.