Malgré une musique plus "pop-rock" qu'à son habitude, Zappa, continue ses critiques dithyrambiques de la société américaine avec Sheik Yerbouti. Entouré de "pointures" de l'époque (Adran Belew, Terry Bozzio, Ed Mann, Tommy Mars...), le rigolo moustachu nous propose un semi-live déjanté au discours revendicatif.
L'énorme potentiel du groupe est cependant très peu exploité et les synthétiseurs vieillots parachutés un peu n'importe où, ajoute une lourdeur supplémentaire aux chansons. On notera cependant quelques "tubes" du maître comme Baby Snakes, Bobby Brown Goes Down, Dancing Fool ou City Of Tiny Lites qui seront souvent réutilisés par la suite. Nous avons également droit à un chorus de guitare Zappaien avec What Ever Happened... très proche du Shut Up 'N' Play Yer Guitar qui arrivera par la suite.
Bien que l'on puisse se plaindre de la disparition totale des cuivres et des tendances Jazz-Rock de la musique de Zappa, le travail sur les voix donne un ton nouveau entrevue sur l'album Joe's Garage. Les mélodies accrocheuses manquent d'ampleur et les sons électroniques parfois insupportables (sortis tout droit de jouet pour enfants) sont presque les seuls fantaisies de Sheik Yerbouti (Tryin' To Grow A Chin, City Of Tiny Lites...).
Zappa, touche à tout, nous a habitué à d'avantage d'inspiration et Sheik Yerbouti, sans être un album à éviter, reste très en dessous de Joe's Garage sorti à peu près à la même époque.