Pour ce nouvel et 8ème album studio, Udo et sa bande ont pris leur temps. Ils ont en fait tourné d'arrache pied pour défendre "Holy" jusque 2001, un live ayant immortalisé cette tournée, "Live From Russia". De fait, même si "Man And Machine" arrive plus de deux ans après "Holy", son délai de réalisation est resté assez court, couvrant la fin de 2001 et le début de 2002. L'équipe de réalisation et le line-up ne changent pas. Udo et Stefan Kaufmann produisent le disque et restent le duo dirigeant d'UDO. Musicalement non plus la recette ne varie guère, on retrouve un heavy classique dans lequel est figé UDO depuis ses débuts, la seule nouveauté finalement vient ici de la présence de Doro Pesch en invitée sur une chanson.
Mais même en étant très prévisible et sans surprise, Udo fait le métier avec un talent certain et ravira ses fans une fois de plus, ce qui est finalement l'essentiel. "Man And Machine" est un album de heavy efficace avec encore sa flopée de bons titres, et même si la gloire des débuts semble un lointain souvenir, il y a de quoi passer de très bons moments à l'écoute de cette galette. Il y a l'habituel titre éponyme taillé pour la scène et qui fait figure d'hymne en puissance. Ici, "Man And Machine" s'impose grâce à un excellent refrain épique et guerrier, et un ton très heavy, parfaitement servi par un duo de guitaristes au sommet de leur art. Ensuite, nous trouvons l'habituel dosage entre heavy et mélodie avec un penchant plus nette pour les mid-tempos, le tout sans traits de génie mais sans faiblesses et avec une belle homogénéité. Il se dégage tout de même des titres heavy et rapides comme "Private Eye", "The Dawn Of The Gods", "Network Nightmare", tous garants d'une certaine identité musicale sous le sceau du heavy germanique.
Et il y a des titres plus travaillés, des mid-tempos chers à Udo qui lui permettent de moduler son chant, comme "Animal Instinct", "Silent Cry", "Hard To Be Honest" ou "Like A Lion" et "Unknow Traveller". Sur chacun de ces titres, nous apprécierons la capacité d'Udo à travailler ses mélodies, trouvant un parfait équilibre entre heavy métal et facette épique et douce. "Unknow Traveller" en est la meilleure preuve avec des couplets soft doté de chœurs, et un refrain nettement plus guerrier et heavy. Puis, Udo chante en duo avec Doro Pesch, la Metal Queen, sur une ballade, "Dancing With An Angel", très commerciale, et même si Doro est une chanteuse merveilleuse sur ce type de titre, l'aspect guimauve et limite ridicule du titre incite à l'oublier assez rapidement.
Malgré ce couac, "Man And Machine" est un album fort honnête pour UDO, se plaçant un léger cran en dessous de "Holy" mais dans la bonne moyenne de sa carrière solo. Udo entame donc les années 2000 et une nouvelle décennie de carrière de belle manière. Il reste à souhaiter que le poids des années et des albums qui défilent ne finissent pas par peser sur la formation allemande.