Avec "If", paru en 2010, Glass Hammer avait remué la planète progressive en proposant un opus très 'yessien' (trop pour certains). "Cor Cordium" enfonce le clou en reprenant la même recette : même style directement inspiré du rock progressif symphonique de Yes et une illustration du livret par Tom Kuhn dans un esprit proche des œuvres de Roger Dean.
L'originalité n'étant pas de mise, il restait à déterminer si cet album n'est qu'une resucée dispensable ou apport conseillé à toute cédéthèque prog digne de ce nom. La réponse risque de ne pas être aussi simple puisque l'accueil qui sera fait à "Cord Cordium" devrait autant dépendre des sensibilités de chacun que celui fait à "If". Clonage, filiation, inspiration, influence, plagiat ... Glass Hammer nous offre sa deuxième oeuvre à classer avec "Close To The Edge" ou "Relayer" et le moins qu'on puisse dire c'est que l'objet est plaisant.
La voix de Jon Davison est 'andersonnienne' à souhait et Steve Babb et Fred Schendel nous feraient croire que Chris Squire, Steve Howe et Rick Wakeman ont 'remis le couvert' ! Pourtant, le début de "Nothing Box" fait plus penser à du prog italien avec ses errances fleurant bon la fusion jazzy, mais dès la deuxième minute l'apparition du chant nous replonge dans l'univers de Yes, impression renforcée par les voix en chorus sur "One Heart" ou "To Someone". Les six pièces qui composent l'album n'ont pas à rougir de la comparaison avec les grands titres du 'modèle'. Si l'esprit de Yes hante cet album, il n'en demeure pas moins une oeuvre originale de grande qualité.
Que l'on soit fan convaincu du Yes de la première heure ou, comme moi, juste amateur d'une partie de sa discographie, on peut trouver avec ce "Cor Cordium", comme avec "If", une alternative ou une continuation à un groupe clairement sur le déclin. Je ne saurais que conseiller l'écoute de cet opus, parce qu'il le vaut bien !