C'est 10 mois après "Thunderball" que nous arrive déjà ce 10ème album studio d'UDO logiquement nommé "Mission N°X". Le délai de réalisation est donc très court, surtout si l'on ajoute que dans l'intervalle, Udo Dirkschneider a retrouvé ses camarades d'Accept pour une rapide tournée des festivals durant l'été 2005. Dans l'intervalle le groupe a quand même changé de batteur avec l'arrivée de Francesco Jovino et après un "Thunderball" sympathique mais avec des faiblesses et un mode en pilote automatique, il y a de quoi s'inquiéter. L'impression qu'UDO a voulu faire comprendre que sa priorité était son groupe solo est forte, comme pour éviter que les fans pensent qu'Accept était revenu pour de bon.
Mais aimer ses fans et sortir des albums très rapidement ne suffit pas à faire de grands disques, car "Mission N°X" est malheureusement bien faible et confirme les craintes entrevues avec "Thunderball". Il propose 12 titres dont une introduction et la relecture d'un ancien titre, et cette fois, il ne comporte que peu de bonnes choses. En fait, les bons titres sont concentrés en début de disque, le reste ne proposant qu'un heavy générique classique qui semble avoir être composé à la chaine.
L'album commençait pourtant bien avec l'habituel titre éponyme taillé pour la scène. "Mission N°X", accompagné de sa douce introduction, "The Embarkation", remplit sa mission à merveille. Les mélodies sont au cœur d'un titre rapide et efficace et doté d'un refrain guerrier typique du style UDO. Ensuite, avec "24/7", Udo se fait plaisir et retrouve ses racines et influences AC/DC sur ce tube de Hard-Rock à l'ancienne, au rythme endiablé et au refrain enthousiasmant et entrainant. Ensuite, "Mean Street" se distingue par un ton inhabituel, assez haché et plus moderne. Cela surprend un peu de la part d'Udo, mais peut être une bonne piste de travail pour le futur.
Car ensuite les redites sont là, et même si "Primecrime On Primetime" a des paroles assez fortes, elle passionne peu musicalement, tandis que "Shell Shock Fever", "Stone Hard" et "Breaking Down The Borders" s'oublient rapidement. Il n'y a rien de fondamentalement mauvais là dedans, mais il est clair qu'Udo et sa bande ne se sont pas trop fatigués, se contentant juste de répéter une vieille recette. Enfin les ballades qui généralement sauvent le disque, ne sont pas ici au niveau habituel. "Eye Of The Eagle" est remplie de guimauve et "Cry Soldier Cry", même un poil meilleure, manque du souffle des grands titres mid–tempo auxquels nous avait habitué Udo. Finalement nous ne sauverons que le sauvage et incisif "Mad For Crazy" qui retrouve l'accent rageur d'Accept et va droit au but. Udo s'y arrache la voix avec délectation, et cet esprit années 80 à l'ancienne fonctionne très bien.
"Mission N°X" est donc une déception. Certes, cela devait bien arriver après tant d'albums et se pressentait un peu depuis quelques disques. Mais de la part d'Udo, la chose est assez difficile à avaler tant on sent que notre homme n'est pas rincé et peut mieux faire dans le futur en prenant son temps et en ne se contentant pas de redites. Ses fans méritent mieux que ce métal de préretraités !