Blue Mammoth est un quartet brésilien formé en 2009 autour du bassiste Julian Quilodran, également producteur du projet et du compositeur André Micheli qui assure le chant et les claviers. Thiago Meyer et Cesar Aires quant à eux, complètent le groupe en qualités de batteur/percussionniste et de guitariste.
L’album éponyme est la première production du groupe qui revendique clairement des influences liées au rock progressif des années 70, mais également plus métalliques, folk et symphoniques. Derrière une pochette dont l’esthétisme pourra interpeller les plus raffinés d’entres nous, se cachent 14 titres pour une durée d’environ 63 minutes. Il ne s’agit pas d’un concept album mais certaines pistes sont liées pour proposer trois suites plus conséquentes dont celle concernant ce fameux mammouth bleu.
Si l’album offre une large palette de styles, le clavier est souvent mis en avant et cela dès le morceau d’ouverture du projet. Par ailleurs de nombreux riffs de guitare apportent un coté plus moderne à la musique. Le mixage est de très bonne qualité et l’auditeur attentif pourra distinguer et apprécier correctement chaque instrument. La suite 'Quixote’s Dream' vous plongera dans une atmosphère plus médiévale et vous permettra d’apprécier le coté folk du groupe.
'Growin’' titre le plus long de l’album (8 minutes) est le point d’orgue de l’album. Son solo de guitare et sa ligne de piano devraient plaire au plus grand nombre. Le chant en parti à deux voix et l’utilisation de la stéréo apportent également de la profondeur à cette plage. Les titres isolés ne sont pas en reste, "Infinite Strangers" est très accessible et même addictif avec ses coups de cloches et sa mélodie accrocheuse. Il en est de même pour 'Resurrection Day', petite ballade où de nouveau il sera possible d’apprécier une partition de guitare planante.
Le groupe nous offre là un album qui au premier abord pourrait paraître brouillon mais qui au final est relativement bien construit. Il aurait toutefois certainement gagné à être un peu plus court en rognant sur certaines petites plages qui, prises individuellement, n’offrent pas forcément un grand intérêt. La batterie, parfois répétitive et proche d’une marche, me semble également en retrait au regard des autres instruments. Gageons que Blue Mammoth saura transformer l’essai et nous offrir prochainement un nouvel opus qui gommera tous ces petits défauts de jeunesse.