Arrivés sur le devant de la scène rock de Cardiff il y a seulement 5 ans, partageant déjà l’affiche avec des pointures comme 30 Seconds To Mars, Lostprophets et autres Funeral For A Friend, ces cinq Gallois accouchent pourtant déjà mi-2011 de leur troisième opus, savant mélange de rock alternatif et de punk rock sous la houlette une nouvelle de fois de l’écurie Roadrunner.
A peine cachée derrière le concept de l’album, celui d’un monde à la dérive où chacun vivrait seulement en fonction de ses instincts et ses désirs, c’est toute l’énergie émanant des guitares intenables et du chant gentiment éraillé quoique revendicatif d’Aled Phillips qui prend d’abord à la gorge. D’ailleurs, même s’il fut qualifié de « mature » par ses auteurs, "In Gold Blood" ne résiste pas longtemps avant de glisser dans l’indocilité punk. Dès l'introductif "Gold Blood", les brûlots électriques en mode départ lancé s’enchaînent avec un telle vélocité que les quarante minutes au final paraissent durer le temps d’un claquement de doigt. Pas vraiment la possibilité de souffler durant cette course notamment du fait de certains bolides survoltés que sont "Black Crush", "A God to Many Devils" et particulièrement l’excellent "Animals".
De temps à autre, le vent se calme et laisse apparaître quelque chose comme de l’affection ("Annie May"), un besoin de fédérer ("Not In This Word" et ses chœurs) ou une idée des sonorités new wave (les claviers sur "Diamond Days"). Et si l’on doit parler de variété sur cette galette, ne reconnaît-on d’ailleurs pas l’intro de "Dirty Diana" du roi de la pop sur celle de "Fire" alors que de son côté un saxophone sème le trouble à chacune de ses interventions.
Ceci dit, la plupart du temps, c’est avec un joli flot de décibels que communiquent ces gamins qui réussissent le pari de vendre du rock classique sans véritable surprise mais d’une qualité que beaucoup pourraient jalouser. De quoi sortir définitivement de l’ombre dans laquelle ils semblent encore se trouver…