Formé au début des années 80 à Rome, T.IR., ou Total Inferno Rock, reste assez inconnu. Comme nombre de formations amateurs, le groupe n'a jusqu'à présent jamais connu ne serait-ce qu'un début de percée artistique puisqu'il n'a produit qu'un Ep éponyme 4 titres en 1984, joué quelques concerts avant de disparaitre rapidement en 1986. Tout ceci n'a pas trop découragé le leader et guitariste Sergio Bonelli qui a une première fois reformé son groupe en 1992 pour une démo 7 titres restée sans suite avant de remettre le couvert pour de bon en 2006. Du line-up d'époque il ne reste à ses côtés que le deuxième guitariste Danilo Antonini accompagné de jeunes musiciens italiens dont le chanteur Giuseppe Cialone et le batteur Piero Arioni, tous deux issus de la formation Rosae Crusis.
Ce premier album, "Heavy Métal", présente une formation ancrée dans le début des années 80, période phare du heavy métal mélodique à la croisée des chemins entre Judas Priest, Saxon et Iron Maiden. On découvre donc un disque figé dans le temps et un peu anachronique qui possède le charme de l'amateurisme. En effet, malgré le peu de moyens, Bonelli a réalisé son rêve en proposant 11 titres éloignés de toute modernité, émaillés de duels de guitares typiques du genre et caractérisés par des vocaux ultra haut perchés, assez criards et chantés en italien.
Coté positif, on ne pourra qu'apprécier le très court "Satan's Ride" et son refrain très efficace et ses riffs acérés. Dans une veine proche d'Iron Maiden époque Killers, "Heavy Metal Tir" se distingue grâce aux duels de guitares et à un joli passage légèrement atmosphérique où la basse se fait bien entendre dans un esprit à la "Strange World". Enfin, avec "Vai", titre bien speed proche de Judas Priest, "Il Volo Delle Aquile", power ballade typique de cette époque avec un aspect épique bien présent, ou encore "Shout", très speed et au refrain et riff très mélodiques imparables, le groupe nous replonge avec une certaine délectation dans l'ambiance de l'époque.
Coté négatif, le groupe n'invente évidemment rien du tout et propose des titres plus moyens aux influences trop criardes comme "Roma", "Nell' Anima" ou encore "Metal In My Life" qui sonnent presque comme des inédits chantés en italien des grands du genre. Avec "Hidra" et "Dark Rebel", T.I.R signe même des titres assez faibles qui manquent d'une direction forte et semblent moins soignés que les autres chansons.
Malgré quelques défauts et une certaine désuétude, T.I.R. réalise un disque honorable et très nostalgique qui devrait faire plaisir aux fans d'un genre qui a donné ses lettres de noblesses au hard rock. On souhaite quand même à T.I.R. de moins coller à ses influences dans le futur, la nostalgie ayant ses limites. Il y gagnera en reconnaissance...