UFO, malgré son âge canonique ne chôme décidément pas. Un bon album en 2009, une compil l’année passée, et voilà déjà une nouvelle production : "Seven Deadly". Le line-up est stable depuis quelques années, exceptée la place de bassiste que Pete Way ne semble pas vouloir reprendre après ses ennuis de santé, et donc toujours vacante puisque non créditée. Si, malgré cette absence, le groupe semble avoir trouvé un bon rythme de croisière en alignant albums sur tournées, le moins que l’on puisse dire est que ce "Seven Deadly" s'avère aussi inégal que varié.
Parmi les bonnes surprises, il faut souligner un certain retour aux sources avec par exemple "Wonderland", qui nous livre enfin un tempo rapide avec des guitares qui ne sont pas sans rappeler celles de "Lights Out". Il fut un temps où le groupe, avec des "Shoot Shoot", "Let It Roll" ou "Doctor Doctor" était d’ailleurs le spécialiste de ces rythmes endiablés.
UFO a aussi toujours été reconnu pour ses ballades épiques et il renoue avec le genre en proposant le superbe "Burn Your House Down". Mélodie, voix de Mogg au top, émotion soutenue par des chœurs féminins et quelques belles interventions de Vinnie Moore pour un résultat jouissif ! En comparaison, l’autre ballade "Angel Station", sans être franchement mauvaise, fait vraiment pâle figure.
Les autres titres sont plus orientés hard blues et s’égrènent avec plus ou moins de bonheur. Parmi les meilleurs, on retiendra la mélodie de "Year Of The Gun", l’harmonica et le groove de "The Fear", le solo de guitare et les claviers ondulants de "Waving Good Bye", ainsi que la pêche du titre d’intro "Fight Night". Question guitare, Vinnie Moore semble se plaire à jouer à cache-cache avec le style de ses illustres prédécesseurs (Schenker et Chapman), tout en imprimant son style.
Ajoutez à cela une rythmique d’enfer (Parker martèle comme un beau diable) et une très bonne production, la note délivrée pourra paraître sévère. Mais hélas, certains titres manquent cruellement de vie ou de mélodie comme "Steal Yourself" ou "The Last Stone Rider". L’autre petit point faible et c’est une surprise, c’est le grand Phil Mogg qui surjoue parfois beaucoup trop - peut-être histoire de faire plus blues - et peut rendre l'écoute agaçante.
Au final, un album en dent-de-scie qui cherche l’équilibre entre l’approche blues des dernières productions et les lauriers hard d’antan ; mais après quelques écoutes, il y a quelques moments vraiment bons, alors, ne boudons pas notre plaisir !