Dans la série Sékissa!? débutons la chronique par un petit rappel pour ceux qui auraient séchés quelques cours de "Metal". Atkins/May Project c'est tout d'abord Paul May, guitariste de grande classe au jeu classique mais irrésistible et qui possède déjà un bien joli tableau de chasse, ayant participé à plus de 50 albums à ce jour dont certains avec Dave Holland, Roy Wood, MC5, A.N.D et Al Atkins. Al Atkins lui, c'est le chanteur pas de bol qui n'a malheureusement jamais percé suite à son départ de Judas Priest. Souvent entouré de seconds couteaux depuis lors (les autres malheureux musiciens de passages dans des groupes tels que Maiden, Priest ou Purple) Atkins garde la foi en son Metal et inspire ici le respect devant tant de sincérité et d'énergie. Que peuvent donc apporter ensemble ce guitariste pro-chrétien et cet ex suppôt de satan ?
Eh bien des riffs acérés, des mélodies très typée BHM, une voix fatiguée mais juste, naturellement plus grave et sourde que celle de Rob, de l'énergie à revendre et un bon bain de Metal Made In England à l'ancienne, avec de vrais morceaux de Rock dedans. Tout au long de ces dix titres, la guitare prend beaucoup de place sans jamais saouler l'auditeur, sifflant et shredant au moindre interstice dénué de chant et apportant par certains riffs un côté moderne à cette formule vintage.
D'entrée de jeu, le très mélodique 'The Shallowing' doté d'un final bien lourd vous transmet sa pêche contagieuse et les deux gars ne vous lâcheront plus avant la dernière note. Se faisant parfois plus baston avec un 'Traitors Head' à la batterie précipitée et d'une efficacité redoutable ou un 'Fight' possédant sans doute les meilleurs soli de l'album, parfois très épique avec 'Signz' ou 'Judge' laissant part belle à Paul May, les artistes se font plaisir et semblent avoir travaillé avec attention chaque titre proposé, en dehors du Rock N' Roll 'Betta Than Twisted' ("The Judas touch was just too much" chante Atkins avec malice) un peu léger et d'une reprise de Kiss pas indispensable.
Avec son riff un peu arabisant et une fois de plus très mélodique, 'Dreammaker' enfonce le clou et affirme un réel talent chez ces deux compères mais aussi une honnêteté qui fait plaisir à entendre dans le monde du metal actuel. Ecoutez donc ces solis habités pour vous en convaincre.
Plus posé sur une structure ternaire, 'Can You Here Me' mélange l'agressivité et le poids d'un Priest avec la mélodicité épique et aérienne d'un Maiden et le final 'Theater Of Fools', sentant le Dio à plein nez, achève les hostilités avec l'aura des titres les plus épique du chasseur de dragon et dans un déluge de guitare du meilleur cru.
Impossible d'affirmer que ces deux là pondront un jour un second album ! Raison de plus pour vous jeter, vous adorateurs du Metal à l'anglaise, le plus grand de tous, sur cet album à l'artwork irrésistible (avouez-le) !