« La Californie est si près d’ici qu’en fermant les yeux, tu pourrais la voir au fond de ton lit » écrivait-il y a maintenant longtemps notre Julien national. A en écouter le dernier "Impossible : Possible" des jeunes d’Alpha Academy, c’est effectivement ce qui se passe en surface.
En surface seulement, car derrière leurs airs de pubères jouant du punk rock avec le même naturel que de respirer l’embrun du Pacifique, ces quatre bonhommes sont en fait originaire de Göttingen en plein centre de l’Allemagne. Et réuni encore sous l’égide du label SPV, Alpha Academy doit désormais réussir le passage délicat du deuxième album.
Et… Patatra. Avec une aptitude exemplaire à accumuler les clichés du genre, la formation recrache dès le premier "Rise & Fall" ce que des années d’écoutes infligées par un peloton bien garni de meneurs ont pu formater chez eux. A la limite, le véritable problème ne réside même pas dans les rythmiques de guitares maintes fois entendues, les « wohoho » de circonstances ou la voix typique du genre de Dominik Dubik. Non, l’ennui provient plutôt de ce flot de banalités d’un titre à l’autre, d’autant que chacun ne semble être que la réplique de son voisin.
A peine a t-on droit à un tempo plus disco sur "Dance The Night Away" voire un semblant de metal sur l’intro du presque bien nommé "Prototype" final. Et on se serait bien passé de cette ballade mielleuse "Seconds" (dommage qu’elle ne porte pas bien son nom celle-ci!) au refrain gonflé à l’émotion éventée. Mais au final, les onze morceaux forment un tout monolithique qui n’aura de digeste que sa très courte durée (seulement 36 minutes)
Malgré un combo bien en place et un jeu convaincant, cette académie semble bien en peine à sortir de grands diplômés. Il faudrait peut-être que nos jeunes Allemands pensent à fuir les derniers rangs sous peine d’y rester à jamais.