Sans Kevin Moore aux commandes, la chronique de cette bande originale de film, distribuée sous le label progressif InsideOut ne serait sans nul doute jamais apparue sur MW. Il faut dire que le film en question est situé dans la catégorie « Horreur » et qu’il n’a été projeté qu’en Turquie. Son auteur, fan de Dream Theater, a profité du passage de Moore à Istanbul pour lui proposer d’en réaliser la BO.
Malgré ma petite expérience dans le domaine, je pense pouvoir affirmer que « Ghost Book » ne révolutionnera pas le monde de la musique de film. L’album, presque entièrement synthétique, se découpe en chapitres très courts devant se calquer aux différentes scènes du film. Et mis à part la dernière piste - le générique de fin je présume - qui se présente comme une réelle chanson où l’on peut entendre la voix neutre de Moore, le style s’apparente à ce que l’on peut trouver dans la majeure partie des productions de ce genre.
A thème sombre, musique sombre. Les ambiances mystérieuses voire glauques sont caractérisées par la fameuse et énorme basse synthétique et angoissante, des sons agressifs et dérangeant (Mirrors And Phones) ou encore des percussions tribales. Les moments plus doux sont incarnés par un piano dépressif, délivrant au compte goutte ses quelques notes dans un mouvement lancinant faisant de temps en temps penser à « Blade Runner ».
Musique de film somme toute banale, « Ghost Book », grâce au nom de son créateur, aura peut être du succès parmi les fans de Moore et plus largement parmi les fans de Dream Theater. Ecrit par un parfait inconnu, il aurait sombré dans les oubliettes.