The Samuraï Of Prog est, au départ, le surnom du bassiste italien Marco Bernard un spécialiste des covers et autres tributes. Afin de créer l'ossature de son groupe, il s'est adjoint les bons services du batteur et percussionniste suédois Kimmo Pörsti et du multi-instrumentiste américain Steve Unruh déjà connu pour ses productions solo et sa participation au groupe Resistor.
Le trio s'est entouré pour l'occasion de musiciens venus de tous les horizons du rock progressif et pas les moindres, jugez plutôt : David Myers (The Musical Box), Roine Stolt, Jonas Reingold (The Flower Kings), Guy Le Blanc (Camel), pour ne citer que les plus connus. C'est, en fait, un bonne trentaine de musiciens qui auront participé à l'élaboration de cet album justement nommé "Undercover". Cette compilation regroupe des reprises de titres mythiques tels que "The Lamia" (Genesis), "Starship Troopers" (Yes), "World Of Adventures" (The Flower Kings), "Assassing" (Marillion), "Gravita 9.81" (Arti & Mestieri), "Jerusalem" (ELP) et "Dogs" (Pink FLoyd).
La première partie de l'album s'ouvre avec une variation au piano sur le thème de "The Lamia" où David Myers invente, tout en finesse, une introduction au célèbre morceau issu de "The Lamb Lies Down On Broadway", puis viennent "The Lamia" et les réinterprétations des standards cités ci-dessus. Les musiciens semblent mettre un point d'honneur à reproduire les compositions avec fidélité, allant jusqu'à imiter les voix de Ian Anderson ou de Fish. Si ce n'était l'évolution de la technique qui donne aux titres les plus anciens une sonorité plus d'en l'air du temps, ces versions estampillées 2011 n'apporteraient pas grand chose aux oeuvres originales.
La deuxième partie de l'album est constituée de quatre titres initialement composés pour le groupe Elektroshock dont Marco Bernard était membre dans les années 70. Ces morceaux ayant des chances de n'être connus que de quelques initiés, Marco Bernard a eu l'idée originale de les faire interpréter par des groupes aussi variés que Resistor ("Stranger"), Alfio Costa & Guglielmo Mariotti ("Blood Sacrifice"), Roz Vitalis ("Asylum") et Contrarian ("Prisoner Of The World"). Le résultat est plaisant, oscillant entre prog pop musclé, néo et symphonique, Roz Vitalis restant le plus convaincant avec ses accents folk et son chant bucolique.
Difficile de noter un tel objet qui, s'il brille par la qualité des interprétations, manque un tantinet de personnalité tant les reprises des standards de la première partie sont proches des originaux ... C'est donc une cotation légèrement dépréciée qui sanctionne The Samuraï Of Prog et son "Undercover".