Lorsque sortit "Altars Of Madness" en 1989, le guitariste de Morbid Angel, Trey Azaghtoth, avait de grands projets et ambitions pour son groupe. Mais il ne se doutait sans doute pas que ce même groupe allait rencontrer un succès planétaire et que leur premier album allait devenir LA référence d'un genre et un classique absolu du Death metal. Le concept Morbid Angel est avant tout basé sur le folklore démoniaque et le satanisme qui est ici au service de la musique la plus violente que l’on pouvait écouter à l’époque, à grands renforts de blasts incessants (Pete Sandoval découvrit d’ailleurs la double-pédale lors de l’enregistrement d’"Altars Of Madness").
Les hostilités démarrent sur "Immoral Rites", titre culte dont l'intro comprenant le riff passé à l’envers est un hommage à L’exorciste. On avait encore jamais vu ça dans le métal: une avalanche de breaks incessants, de changement radicaux d’ambiances et surtout des claviers ultra-glauques. David Vincent éructe son amour des ténèbres durant 45 minutes, s’aidant d’une basse assassine et de parties vocales flirtant avec le Black métal.
C’est ainsi dans un long déluge de violence, sans le moindre temps mort, que Morbid Angel nous entraine : 'Suffocation', 'Maze Of Torment' (un chef d’œuvre), l’écrasant 'Damnation'… sont tous des classiques ! Sur dix titres immortels, le duo Brunelle/Azaghtoth se passe la balle entre rythmique sous stéroïdes et soli exubérants. Cette technique inimitable basée sur la vitesse et la précision reste encore convoitée par de nombreux guitaristes de Death metal.
Le seul inconvénient de cet album si parfait vient des moyens limités de l’époque qui rendent notamment le son de guitare très lointain. Et même si "Covenant" reste le plus gros succès commercial de l’histoire du genre c’est bien ce "Altars Of Madness" qui reste la meilleure réussite de Morbid Angel et du metal extrême en général.