Après un "Black Days" une nouvelle fois encensé par la critique, Klone poursuit sa mutation musicale vers un metal moderne unique et indéfinissable aux relents progressifs. Et comme pour confirmer cette évolution, à l’occasion de "The Eye of Needle", les poitevins nous délivrent une pièce maîtresse du même nom de 16 minutes, concrétisation de la rencontre du groupe avec Quentin Fleury des studios Stextan.
Le premier volet de "The Eye of Needle" s’apparente à une magistrale montée en puissance lancinante et hypnotique sublimée par le saxophone ensorcelant de Matthieu Metzger qui se clôt sur quelques notes de piano intimiste. "The Eye of Needle Part 1" est à ranger aux rayons des bijoux de titres rock progressifs sombres.
Dans un autre registre, le second volet de ce "The Eye of Needle" nous fera vibrer en nous entraînant vers des horizons plus "rock" mais toujours aussi fascinants et grisants. Un titre dans lequel figure un break somptueux et totalement magnétique comme le chant de Yann Ligner. A cet égard, si on savait que la palette vocale de Yann Ligner était déjà très riche, elle s’étoffe ici d’une partie claire qu’on ne lui connaissait pas. Au contact du refrain totalement entêtant de « The Eye of the Needle II », la tessiture de Yann Ligner se rapproche de celle d’un Jonas Renske (Katatonia)... Frissons garantis.
Pour clore cet EP, Klone nous propose "Monster" issu des sessions studio de "Black Days" mais ne figurant pas sur l’album car éloigné de la couleur de l’album. Dans une veine plus "brutale" et proche de "All Seing Eye", ce titre souvent joué en concert connaît enfin une retranscription studio pour notre plus grand bonheur tant son énergie communicative colle à la peau tout comme son irrésistible refrain !
Bien que trop courtes au final, les 23 minutes que constituent "The Eye of Needle" sont une véritable offrande pour la base grandissante de fans de Klone. Offrande qui aurait, à coup sûr, figuré au rang des incontournables de l’année 2011 si elle s’était accompagnée d’autres titres !