Alkozaur... Sous ce nom aux consonnances dinausoriennes se cache un quintet niçois qui fait paraître avec “Serum of Life” son premier album. Se revendiquant du Floyd, de Genesis, de King Crimson ou plus récemment de Porcupine Tree, l’album expose une dizaine de titres de durée suffisamment conséquente pour intriguer les amateurs de progressif français - même si le chanteur s’exprime ici dans la langue de Shakespeare.
Alkozaur évolue dans un progressif bien orienté néo, avec effectivement pas mal de senteurs floydiennes (plutôt de l’époque psychédélique de “More”), utilisant des claviers très solidement maîtrisés (incontestablement un point fort du groupe). Les transitions entre les différentes parties d’un morceau sont bien menées, en douceur comme il convient dans le style. Côté production, nous sommes quand même bien loin de Porcupine Tree, le manque de dynamisme étant un défaut assez récurrent tout au long de “Serum of Life” : même sur le morceau-titre, un shuffle relativement rapide, le ton a du mal à décoller, sur ‘Sad Age’, où la basse fait un bon boulot, mais ne claque pas assez pour ressortir efficacement ou encore sur ‘The Tournament’, dans laquelle la guitare de l’intro, qui devrait être dominatrice, reste trop en arrière.
Plus difficile à rattraper sont les errances de Philippe Compagnon au micro, serré dans les aiguës, avec une diction limite, un côté plutôt anesthésiant et un accent bien de chez nous (ah, “Forguette Ze Seune !”). S’il est difficile de s’élever contre le fait que les Français chantent en Anglais, encore faudrait-il que cette langue soit un peu mieux maîtrisée pour ne pas paraître décalé (euphémisme politiquement correct). Philippe Compagnon, dont l’apport dans l’album a pourtant été important (écriture de toutes les parties vocales), a depuis été remplacé par Jocelyne Monsen. Le seul morceau instrumental de l'album, 'Last Flight', est le plus intéressant, un peu jazzy, un peu psyché, un peu prog, malgré un manque de contraste entre les parties de claviers, assez planantes, et celles à la guitare, plus dynamiques.
Comme l’immense majorité des premiers opus, ce “Serum of Life” souffre de défauts. Mais avec ses claviers de qualité et une section rythmique bien en place, il pourrait nous livrer de bons moments de néo à venir : à suivre !