Un an après la sortie de l’album éponyme, et fort de son succès commercial obtenu avec "Sister Jane", le groupe des vietnamiens Khanh et Taï et de, entre autres, Jean-Jacques Goldman, revient avec cet opus où l’iconographie de la pochette reprend le chevalier japonais chère à la première livraison. Quatre des cinq musiciens participent à l’écriture des compositions : JJ Goldman ("When It’s The Season"), JA Gardet s’occupe de "Circle", Khanh de "Games" et "St John ‘s Avenue" avec Taï, tandis que ce dernier s’offre les 2 dernier titres. Cette distribution permet de découvrir les sensibilités de chacun et apporte un plus évident à la formation.
Le solo technique de guitare présent au sein de "When It’s The Season", suivi d’un duo piano/voix tirant les larmes de l’auditeur, fleure bon la sensibilité du chanteur de variété française que deviendra JJG. La ballade "Games" tentera de marcher dans les pas de "Sister Jane" - la construction de ce titre étant formatée sur la même base- mais se vautrera méchamment tout comme l’ensemble des 45 tours (c’est vrai, cette dénomination est désuète dorénavant !) que le groupe sortira les années suivantes.
Une fois de plus l’Hammond est légion et rempli l’espace de "St John’s Avenue" ou "Circle". Cette dernière, composée par JA Gardet, est dominée par cet instrument et propose avec la rythmique un long développement qui s’affole pour finir, elle aussi, sur un trio clavier/basse/voix plus sobre que "When It’s The Season".
La pierre, l’édifice de "Windows" sortie de la tête pensante de Taï, est "The Gulf Of Knowledge" : une longue introduction claviers/batterie, l’apport d’une guitare hispanisante puis l’arrivée du thème bercé par la guitare acoustique emmène l’intervention vocale au-delà des sept minutes. Le titre se finira sur une guitare tourmentée accompagnée de chœurs.
La composition la plus faible est "Last Chance", se résumant à un duo guitare acoustique/voix mollasson. Ecrite par Taï (comme quoi on peut toucher les deux extrêmes sur un même disque !) il est évident qu’elle est l’œuvre d’un seul homme qui voulait à tout prix rajouter sa patte.
Un cran en-dessous de la livraison précédente, "Windows" confirme tout de même le positionnement du combo français dans le rock progressif du moment (celui des Genesis et consorts). Boudé par le public dans les années 70 la notoriété de JJG fera que nombreux fans découvriront ce groupe (votre serviteur en fait partie) et feront en sorte que celui-ci gagne un peu de popularité malgré sa dissolution en 1979 et avant une reformation partielle en 2000, mais ceci est une autre histoire. Vous avez aimé "Taï Phong" ? Vous aimerez ce (trop) court "Windows" même si l'émotion est moindre.