Dans la logique commerciale évoquée par ailleurs, Victory Records confirme sa stratégie de diversification en nous proposant un nouvel album de Carnifex. Signés depuis 2008, les Californiens en sont déjà à leur troisième album et propagent ainsi leur brutal deathcore.
Et question brutalité, après un intro martiale très black-metal, les amateurs en seront pour leur frais à grand coup de blasts furieux dans leurs esgourdes averties ! Le chant versatile de Scott Lewis est le parfait support pour déverser toute la haine enfouie dans les entrailles du combo : les growls caverneux propres au genre brutal succèdent aux hurlements stridents black ou hardcore.
Malheureusement (ou heureusement pour les adeptes purs et durs d’agressions surpuissantes mais stéréotypées et monocordes), ce subtil mélange vocal est la seule véritable variation dans la rage que vomit le groupe. En effet, si le brutal deathcore de Carnifex n’a pas pour vocation de révolutionner le paysage extrême actuel, l’approche globale aurait gagné en diversité. Et ce ne sont pas les quelques touches de claviers, histoire de donner des allures symphonico-black à certains titres, qui changeront la donne.
Et c’est effectivement lorsque les Californiens s’accordent quelques incartades hors de la structure type du titre brutal-death, que les titres prennent de l’ampleur, à l’instar du ralentissement de rythme de "Creation Defaced", grande bouffée d’air frais salutaire dans l’oppression ambiante, ou mieux, la fin mélancolico-atmosphérique du titre éponyme, parfaite rampe de lancement à "Never Forgive Me".
En bref, "Until I Feel Nothing" est une entreprise de destruction massive rondement menée qui ravira les fans de brutalité bourrine sans concession et sans surprise. Si vous n’êtes pas de ceux-là : passez votre chemin !