Dire que Victory Records a gâté la rédaction de Music Waves en cette fin d’année est un euphémisme. Et en guise de cerise sur la bûche 2011, le label sous son costume de Père… Fouettard, laisse tomber négligemment par la cheminée - malheureusement éteinte - ce nouvel album d’Aiden.
Et ce ne sont pas les premières notes de ce "Some Kind Of Hate" qui viendront nous rassurer sur la teneur imprévisible du contenu. Evoluant dans un registre rock aux accents punk, les premiers titres sont déclinés sur un même moule, si bien que l’auditeur se demandera si ce n’est pas le même refrain qu’on lui ressert à l'envie. Il faut attendre la reprise des Misfits -"London Dungeon"- pour espérer mettre fin à ce punk-rock, certes immédiat, mais tellement linéaire. Même constat pour la reprise rock de Joy Division -"Transmission"- aux accents new-wave si rafraichissants dans cet ensemble si stéréotypé.
De façon paradoxale, c’est le sur-vitaminé intermède dissonant et assourdissant, "Grotesque Vanity", saupoudré de hurlements de femmes - justifiant ainsi l’étiquette de horror-punk collée au groupe - qui attirera l’attention d’un auditeur blasé par tant de monotonie punk-rock. Enfin, le final nerveux "In The End" reste le point d’orgue trop tardif de cet album où les membres se lâchent enfin à l’instar d'un Will Francis au chant enfin versatile.
Est-ce le fait que cette galette succède à "Disguises" sorti la même année ? Est-ce un défi que les membres d’Aiden se sont lancés, à savoir réussir le tour de force de sortir 7 albums en 7 années ? Toujours est-il que ce "Some Kind Of Hate" manque cruellement d’inspiration, générant non pas une sorte de haine, mais bel et bien une indifférence la plus totale.