Après un "Say Hello to Tragedy" aux succès diverses, Caliban s’était muré dans un silence studio à peine interrompu par l’EP de reprises "Cloverfield" particulièrement dispensable. Et si cet EP avait pour but d’aiguiser l’appétit de fans, il a eu le résultat inverse des espoirs placés en lui tant les allemands étaient passés à côté du sujet !
Comme pour sonner un retour tonitruant aux fondamentaux et comme la pochette et le titre le laissent imaginer, "I Am Nemesis" est une plongée malsaine dans un metalcore empli de rage. Une rage qui vous prend à la gorge dès l’entame "We Are the Many" sur laquelle Mitch Lucker (Suicide Silence) et Marcus Bischoff (Heaven Shall Burn) viennent cracher leur venin. "The Bogeyman" enchaîne sur les bases d’un mélodeath d’une efficacité tout aussi redoutable… Et il faut attendre le troisième titre - en l’occurrence "Memorial" premier single issu de l’album - pour revenir à un metalcore classique notamment au niveau des refrains clairs entraînants.
Si en termes de paroles, "I Am Nemesis" se veut la suite du déjà controversé "Say Hello To Tragedy" (avec notamment "Dein R3.ich" et son refrain en allemand), musicalement parlant, Caliban se met en danger en ne se complaisant pas à nous servir un metalcore sans surprise… Même si à l’entame de "No Tomorrow ", Caliban s’installe dans le confort d'une musique plus convenue, cela n’entame en rien l’efficacité globale de ce "I Am Nemesis" (sorti du dispensable "This Oath"). Train-train tout relatif cassé à l’occasion de "Broadcast to Damnation", véritable titre à tiroir qui part dans tous les sens, saupoudré de sonorités électro-technoïdes qui ne gâchent rien !
Bref, comme vous l’aurez compris, avec cette huitième livraison qui s’est fait attendre, Caliban remet les pendules à l’heure et de la plus belle des manières !